L'adhésion de l'Ukraine

L'adhésion de l'Ukraine, qui sera confirmée les 14 et 15 décembre prochain, revêt une dimension géopolitique qui engage l'Europe.


U.E : La respiration démocratique

U.E : Puissance et Démocratie

U.E : Faire son aggiornamento


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Ukraine, la responsabilité de l'Europe



Une fois encore les dirigeants européens, réunis en Conseil ces 14 et 15 décembre, sont placés devant des décisions d'une importance historique.

L'Europe est attendue pour tenir haut le drapeau des droits de la personne humaine. Nous avons fêté le 10 décembre les 75 ans de la Déclaration universelle des droits de l'Homme adoptée par l'Assemblée générale de l'ONU en 1948.

Contrairement à ce que voudraient accréditer les dictateurs et les autocrates à force de propagande, d'ingérences et de violence, il n'y a pas de « droits de l'Homme occidentaux » ou de système politique acceptable sur la planète en dehors du respect de l'intégrité de la personne humaine, auxquels aspirent tous les individus sur tous les continents.


Face à l'agression russe, baisser la garde serait autoriser le retour de la guerre partout. La Russie est un Etat totalitaire, qui emprisonne ses citoyens comme il l'a fait tout au long de son histoire sanglante et qui occupe déjà illégalement et partiellement trois Etats d'Europe, la Moldavie, la Géorgie et l'Ukraine. 


L'Etat le plus étendu du monde a toujours voulu accroître son territoire et il manifeste pour cela l'impérialisme le plus pur. 


Les Européens doivent lui signifier que cette politique brutale du fait accompli n'a plus cours, qu'ils ne l'accepteront jamais et qu'ils soutiendront pour cela l'Ukraine jusqu'à l'échec de l'agression. Il en va de leur sécurité comme du message à délivrer au monde. De l'issue de ce conflit dépend en effet la paix ou la guerre en Europe et les guerres de conquête ont été bannies de scène internationale.

D'aucuns pourraient s'étonner que l'Union européenne offre à l'Ukraine et la Moldavie une perspective d'adhésion, alors que ces pays ont entamé une longue route, non encore terminée, vers nos standards politiques et économiques. Mais il s'agit d'abord d'une demande des citoyens de ces Etats, de leur choix libre et démocrat-ique et non d'un complot

Mais il s'agit d'abord d'une demande des citoyens de ces Etats, de leur choix libre et démocratique et non d'un complot ourdi

L'Europe doit donc être à la hauteur de l'enjeu. Faute d'une politique étrangère à ses frontières, elle ne dispose que de la perspective d'élargissement pour répondre à la demande de peuples prêts à mourir pour le drapeau européen. Son devoir moral et politique c'est d'ouvrir les bras à ces Européens de l'Est qui ne veulent plus de ce dont ils ont tant souffert : la .
domination barbare de leur grand voisin.

En ces périodes de retour de la violence, il appartient à nos dirigeants de ne pas varier dans l'affirmation de nos valeurs, qui ne sauraient s'accommoder de la moindre faiblesse ou d'une quelconque mollesse. Elles sont universelles et méritent, si nécessaire, l'engagement le plus total et, bien sûr, du courage.

Jean-Dominique Giuliani





Avant l'élargissement de l'Union européenne...



Un futur élargissement de l'Union européenne est présenté comme inéluctable et incontournable au motif que des prédatrices puissances rôdent aux frontières de l'Europe et se réjouiraient de l'y affaiblir.

Devant cette pression se multiplient les propositions de réformes des institutions européennes, un consensus de fait reconnaissant qu'elles sont indispensables.

Ainsi la commission des affaires constitutionnelles du Parlement européen, puis un groupe d'experts franco-allemands, enfin un rassemblement de personnalités européennes éminentes regroupées Toutes ses suggestions sont intéressantes. Ont-elles pour autant des chances d'être acceptées ? Les États membres sont-ils en mesure de réformer les traités européens ? Rien n'est moins sûr hélas.


Au demeurant, l'Union européenne a besoin de tout sauf d'un débat institutionnel à l'issue incertaine.

Et si une refonte des traités est manifestement nécessaire, elle a d'abord besoin mieux démontrer sa plus-value dans son action quotidienne.
Avant même d'évoquer des évolutions institutionnelles hypothétiques, des réformes pourraient déjà être actées dans le fonctionnement des institutions européennes qui mérite des clarifications et des pratiques nouvelles.

C'est en matière économique que l'Union européenne doit accélérer ses efforts. Le déficit de croissance risque d'entraîner d'importantes conséquences sociales et politiques. Le déficit démographique peut conduire au déclassement de l'Europe, plus rapidement que toute compétition économique. Il pose aussi la question de politiques plus favorables à la natalité et aussi le dilemme de l'immigration Ce sont des urgences pour la Commission, qui devrait se concentrer sur ces objectifs pour lesquels il faut reconnaître qu'elle sait bien travailler.


Les défis géopolitiques sont considérables alors que les guerres se rapprochent du territoire européen et que l'architecture internationale des années 1945-1950 s'effrite jour après jour.

Les progrès de l'Union européenne dans les domaines de politique étrangère et de défense ne pourront advenir sans l'implication et l'engagement des États membres. C'est une leçon que Robert Schuman nous a léguée.

Pour faire face à l'aggravation de la situation internationale, l'action extérieure de l'Union européenne devrait être indépendante de la Commission et tous les services qui y contribuent rattachés à un Service diplomatique commun relevant, dans un premier temps, du Conseil européen. Le Haut Représentant pour les affaires étrangères et la politique de sécurité y gagnerait en prérogatives et l'actuel titulaire de cette fonction, Josep Borrell a fait la preuve qu'une voix européenne forte peut s'exprimer pourvu qu'elle soit unique.

Car les querelles entre institutions devraient s'effacer devant la gravité de la situation internationale.


S'il veut vraiment être le représentant légitime de la volonté populaire des Européens, le Parlement européen doit accepter que sa représentativité soit un jour réellement démocratique et qu'un député européen représente le même nombre de citoyens à Malte qu'en Allemagne. C'est hélas loin d'être le cas. Il y gagnerait pourtant en légitimité, notamment auprès des Cours constitutionnelles européennes, et pourrait alors plus librement se préoccuper de questions de souveraineté comme la politique étrangère ou la défense. En attendant, il ne devrait pas interférer dans la résolution des grandes questions stratégiques que doit surmonter l'Europe et qui engagent la responsabilité des États membres.

Quant à elle, la Commission ne devrait pas se mêler de politique étrangère et cesser de contribuer au mélange des genres avec des États fondés à organiser eux-mêmes, notamment sur le plan démocratique, le difficile passage de politiques nationales par trop dispersées en coopérations européennes indispensables. En empiétant sur les prérogatives des États, qui résistent à ces intrusions, la Commission ne contribue pas à une politique étrangère et de défense commune.

Les États, pour leur part, devraient imaginer de nouvelles formules de coopérations plus étroites pour ces sujets fondamentaux. Un conseil de défense ? Un organe chargé de leur sécurité collective  Un accord intergouvernemental renforçant leur solidarité ? Plusieurs formules peuvent voir le jour sous l'empire de la nécessité.


Jean-Dominique GIULIANI

FONDATION ROBERT-SCHUMAN

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«  Il est devenu urgent d'abolir le vote à l'unanimité – lequel donne le pouvoir exorbitant à un seul pays membre de bloquer des décisions qui sont soutenues par plus des deux tiers des Etat. Or ce passage au vote qualifié n'aura pas lieu. La Hongrie s'y opposera et pas seulement elle. ». ( Robert Menasse )


«  Deux erreurs doivent être évitées, la première consisterait à ne rien faire et à laisser les Balkans, l'Ukraine ou la Moldavie patienter indéfiniment . Cela reviendrait à laisser la clé à ceux qui veulent nous déstabiliser La deuxième erreur consisterait à élargir sans conditions et sans réformer, au prétexte que c'est notre intérêt géopolitique ou que nous le devons à la Moldavie ou à l'Ukraine du fait de leur combat acharné pour leur liberté et les valeurs européennes »  (Jean-Louis Bourlanges, )


Mais comment éviter cette double impossibilité ? Une partie de la réponse réside dans le choix du vote à la majorité qualifiée qui permet de ne pas être à la merci du veto du dernier arrivé. L'autre partie de la réponse dépend d'une révision complète des modalités de l'adhésion à l'Europe. Telle est la vraie question qui se cache derrière l'élargissement . ( Robert Menasse )




 Un choix absolument hallucinant »


La nomination ( avortée ) d'une américaine à la Commission européenne.



Mardi 11 juillet, la Commission avait annoncé avoir nommé Fiona Scott Morton, une économiste étasunienne, économiste en chef de la Direction générale de la concurrence européenne. Chose rare , cette décision a soulevé une critique unanime en France, de Jordan Bardella à Manon aubry, en passant par Nathalie Loiseau ou le Ministre du Numérique, ainsi que Yannick ou Jadot ou Geoffroy Didier. Une décision aussi révoltante que révélatrice.


Ce choix était absolument hallucinant. Tout dans le CV de Fiona Scott Morton devrait la disqualifier pour un tel poste, extrêmement important dans l'Union européenne. En effet la politique de la concurrence est une des compétences réservées de l'U.E, clé dans une économie globalisée où les grandes multinationales cherchent des positions toujours plus oligopostiques. C'est un des rares domaines où l'U.E pourrait peser face aux interêts des Etats-Unis, même s'il faut bien constater que jusqu'à présent, c'est le laisser-faire qui règne, même quand de grandes multinationales rachètent des concurents directs pour renforcer plus encore leur emprise sur leur marché, à des rares exceptions près. La Commission a justifié ce choix par son expertise, mais l'argument etait un peu court et ne suffit pas à cacher toutes les failles d'une telle décision.


Sa nomination souligne la vision d'un marché européen totalement globalisé où la nationalité des talents n'a pas d'importance : l'U.E n'a même pas de préférence européenne pour sa haute fonction publique.


Principal problème : c'est une citoyenne étasunienne. D'ailleurs normalement pour travailler pour l'U.E, il faut avoir un passeport européen ; Il a donc fallu faire une exception pour la nommer. Et cette règle est plus que légitime : à quoi bon créer un ensemblee aussi vaste si c'est pour avoir besoin d'étrangers pour des rôles aussi importants ? Le choix d'une citoyenne étasunienne est d'autant plus injustifiable qu'il s'agit d'un pays qui s'est fait une spécialité dans l'extraterritotialité de son droit.


Comment penser une seconde qu'une citoyenne de ce pays pourrait avoir un jugement parfaitement indépendant et neutre à l'égard de son pays d'origine dans les dossiers qu'elle pourrait traiter ? Comment lui faire confiance quand elle traitera d'entreprises de son pays, d'autant plus qu'elle a déjà travaillé pour trois des Gafam ?


En outre, son passé dans l'administration Obama n'est guère plus rassurant, ajoutant des liens politiques aux liens économiques. Comment croire une seconde que Fiona Scott Morton défendra l'intérêt général européen ( à supposer qu'il existe et soit défendu par l'U.E, ce que je n'ai jamais cru ) et par les interêts de son pays et ses entreprises ? Ce choix est aussi extraordinairement révélateur du fond idéologique de l'U.E. En effet, cela souligne la vision d'un marché européen totalement globalisé où la nationalité des talents n'a pas d'importance : l'U.E n'a même pas de préférence européenne pour sa haute fonction publique. Autant dire que la souveraineté européenne est une vaste blague dans une UE qui n'est qu'un marché ouvert, où la nationalité des parties prenantes n'a strictement aucune importance, au seul service de l'oligarchie globalisée. Quel contraste avec lesEtats-Unis et les grandes puissances asiatiques, qui savent être protectionnistes !


Cette nomination représente tout ce qui na va pas avec cette construction européenne : un détachement complet des intérêts des pays européens qui la composent, une technocratie qui prend des décisions au mépris de l'avis des politiques ou des peuples, et une organisation sous forte influence étasunienne, où les conflits d'interêts sont légion.

Y aurait'il seulement une chose à sauver de l'U.E.


Laurent HERBLAY

( Figarovox/Tribune -17/72023 )





Le mauvais fédéralisme pour l'Europe  !


Pour que les citoyens s'approprient l'Europe, pour qu'ils l'arrachent des mains des gouvernements nationaux, il faut les laisser se donner une constitution.


C'est une condition inévitable pour que la démocratie se vive au niveau européen.


Les gouvernements nationaux, légitimes chez eux, ne le sont pas au niveau européen.



Lu dans la presse fédéraliste ( le 15 mai 2023 )






IMMIGRATIONS -FRONTIERES : Un ..mandat européen.


.........Pour le compte de vingt huit États, qui n'ont pas entre eux de frontières, les pays du « Sud » sont condamnés à gérer, quotidiennement et pour des décennies, une immigration subie et douloureuse.

........Les difficultés inextricables pour endiguer la vague de migrants, à Melilla, Lampedusa, à Catania ou à Calais, n'ont pas été atténuées par le Traité de Schengen, qui laisse les pays du sud affronter, seuls, une crise sans précédent, sans obtenir des compensations légitimes, de la part de la Communauté européenne.

..Le même Traité de Schengen donne à tout migrant, physiquement présent sur le sol européen, un permis, abusif et inapproprié, de libre circulation, à l'instar des citoyens de l'U.E, ce qui ne permet, à aucun État de l'Union, de maîtriser les flux massifs de populations, qu'elles soient clandestines, mafieuses ou terroristes !

........Pour cela, la Communauté européenne a l'obligation de financer des camps d’hébergement décents pour y contenir et retenir ces populations extra-européennes postulantes aux frontières naturelles de l'Union, c'est à dire sur les côtes méditerranéennes.

Frontex a la mission de servir de négociateur et d’intercéder entre les demandeurs d'asile et les autorités nationales, afin d'acheminer ces personnes, sous son contrôle, dans les pays d’accueils consentants..Enfin le budget communautaire doit participer directement à l’effort des polices, des forces marines, et des organismes sanitaires locaux, aux frontières sensibles de l'Europe ( grecques, bulgares, espagnoles, italiennes ), sous la forme d'un mandat européen, mais aussi subventionner les opérations de rapatriement et d'accompagnement dans les pays d'origine.

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L'Europe et les populismes.

    Emmanuel MACRON, en réponse aux votes populistes qui se multiplient en Europe, propose « le renforcement de Bruxelles », c'est à dire le magistère confié à une Commission européenne qui , pourtant, selon J.L BOURLANGES « ne perçoit pas les réalités politiques et qui fonctionne en pilotage automatique ».

    Les grands projets du Président français, déjà récusés par Berlin, tels qu'un Ministre des Finances européen ou un budget, symbolique en 2021, seraient un handicap supplémentaire pour légitimer l'Union dans son maquis institutionnel indéchiffrable et le Césarisme bureaucratique ... qui alimentent le populisme.

    C'est ainsi que tous les Traités transatlantiques de libre-échange, aujourd'hui le MERCATOR avec l’Amérique du sud, sont négociés en catimini, sans étude préalable de l'impact sur le tissus économique pour les producteurs européens, et malgré les fortes réticences des gouvernements et les alertes de la société civile. La ratification des dits traités est une formalité qui déclenche « les foudres » de Bruxelles, en cas d'atermoiements ... et par contre-coup, avec les indignations, la montée du populisme !

    Un dispositif fiscal de délocalisation de l'impôt des sociétés a été organisé par le Président du Conseil luxembourgeois, aujourd'hui Président de la Commission, pour attenter aux intérêts légitimes de ses partenaires. La campagne de M.MACRON pour obliger les sociétés du numérique ( qui vise les géants de la côte ouest des États-Unis, dits GAFA ) est une partie de Poker-menteur avec ceux qui se livrent à une évasion fiscale inique.

    En réalité, face à tous ces dysfonctionnements, « l'Union n'a pas besoin de davantage de pouvoirs, mais d'autorités légitimes, élues par les citoyens pour appliquer des politiques communes clairement identifiées ». Verhofstad

    L'Europe est un idéal démocratique, qui, sans exemplarité, ouvre la voie à tous les populismes. .....



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    L'Europe puissance !

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    Le prestige et l'influence d'une nation sont déterminants sur l'activité économique, scientifique technologique, industrielle. *

    Les États-Unis ont développé, avec un sentiment d'appartenance très fort, patriotique, les conditions favorables à la grande et première puissance du monde qu'elle est devenue.

    .....Faute de lisibilité, l'Union européenne n'a pas joué son rôle de catalyseur des énergies ; Elle s'est perdue dans un « grand marché » qui mutualise « nos incapacités »,  inébranlable dans sa doctrine gravée dans le « marbre des Traités et des Directives » .

    .....L'impuissance publique qui en découle, le peu de visibilité démocratique au niveau communautaire, la surabondance des normes et des ordonnances , font que le projet des Pères fondateurs est devenu un carcan, aux yeux de l'opinion, un objet de surbordination ...et plus un sujet d'enchantement.

    L'Europe, qui est plurielle, est un tout, sans lequel elle n'est rien, sans l'exercice rigoureux des pratiques démocratiques . Nous en sommes loin.

    .....C'est la condition incontournable pour donner aux Etats-réunis européens l'envie de peser, collectivement, sur les affaires du monde, dans le cadre des Institutions, du Conseil , de son Conseil des Ministres ... et non de s'en dissocier, pour exister différemment.

    .....La brutalité des rapports avec nos partenaires et concurrents, qu'ils soient Russes, Chinois, Turcs ou l'Amérique de Trump, nous obligent à repenser l'Europe, non seulement en fonction de grands principes du droit , mais avec la nécessité impérieuse de la puissance.

    «  Il n'est pas d'existence sans puissance, et le vivre-ensemble vaut moins que le faisons-de-grandes-choses-ensemble »  Patrice FRANCESCHI

    « La compétence scientifique n'est pas seulement une question économique, c'est le prestige, l'influence d'une nation » Cédric VILLANI

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L'Union européenne est-elle la cause de la désindustrialisation de la France et de la stagnation économique de notre pays ?

Claude Bardot



C’est une critique que l’on entend très souvent à propos de l’Union : en ouvrant les frontières à la concurrence européenne d’abord, asiatique ensuite, l’Union a détruit le tissu industriel français et précipité notre déclin. Est-ce bien le bon diagnostic ? Il faut d’abord constater que si l’Union était la cause de ce déclin, on devrait le retrouver dans les autres Etats membres. Or il n’en est rien : l’Allemagne a connu un développement spectaculaire, ainsi que la plupart des pays de l’Europe du Nord : Pays-Bas, Danemark, pays scandinaves. En fait, ce sont surtout les pays du Sud-européen, France, Italie, Espagne, Grèce et Portugal qui ont souffert. Pourquoi ces divergences ? Il faut d’abord remarquer que jusqu’à la fin du siècle précédent, la France et l’Allemagne faisaient jeu égal, et que l’Italie tenait encore très bien sa place de 4e économie européenne. Tout semble avoir déraillé pour le Sud au début des années 2000. Est-ce pour autant l’arrivée de l’Euro qui est la cause de ce décrochage du Sud ? Il est vrai que jusqu’à 2000, date de l’entrée en vigueur de l’Euro, ces pays du Sud dévaluaient régulièrement afin de retrouver leur compétitivité. La fin du XXe siècle a même été marquée par une série de dévaluations dites compétitives, destinées à doper les exportations : 92 et 96 pour la lire italienne, trois fois en 93 pour la peseta espagnole qui perd 30 % de sa valeur en huit mois. Avec des résultats contradictoires : si l’Espagne a connu un boom temporaire de ses exportations, cela n’a pas été le cas pour l’Italie. Les deux pays ont vu en revanche l’inflation et leur dette exploser et les salaires n’ont pas suivi.  Pour ce qui est de la France, le déclin industriel a commencé dès les années 70 et est beaucoup plus dû à la sous-capitalisation et au sous-investissement des entreprises, favorisé par une grande méfiance des banques, à un management archaïque, qui ignore largement les concepts du marketing et du design – « la Poire » de Renault ! -, et à une grande frilosité à l’export. Contrairement à nos voisins allemands, néerlandais ou britanniques, l’industrie française reste marquée par le conservatisme, la méfiance vis à vis de l’innovation et aussi, il faut bien le reconnaître, par un archaïsme des syndicats, ouvriers et patronaux, qui en restent à une lutte des classes stérile alors que l’Europe du Nord est marquée par la recherche de compromis où tout le monde est gagnant. Les grandes réformes « sociales » des années 80 et 90, avec notamment les 35 heures, ont pénalisé nos industries et encore accru leur retard, justement au moment où les frontières s’ouvraient et où la concurrence devenait plus âpre. La fiscalité des entreprises, elle aussi, a joué un rôle négatif : se souvient-on que jusqu’à la réforme de la taxe professionnelle décidée par Jacques Chirac, celle-ci était calculée sur les salaires et… l’investissement !!! Il ne peut pas y avoir de système plus contre-productif.Il faut cependant reconnaître que l’ouverture des frontières a accéléré ce déclin. Tandis que nos chefs d’entreprise, comme nos gouvernants, ne prenaient pas la mesure du danger mais aussi des opportunités de ce nouveau marché plus ouvert à la concurrence, leurs collègues allemands, soutenus par leur gouvernements, notamment celui de Gerhardt Schröder, voyaient au contraire en l’Europe de nouvelles opportunités de développement.

L’effacement de l’influence française à Bruxelles et Strasbourg après la période glorieuse de la présidence de Jacques Delors à la Commission, largement dû au manque d’intérêt de Chirac et du RPR pour ce qui se passait à Bruxelles, a laissé le Royaume Uni, les Pays-Bas et l’Allemagne imposer à l’Europe un libre-échange ravageur, qui a ouvert la porte de façon inconsidérée aux importations coréennes et chinoises, sans s’opposer suffisamment au dumping éhonté pratiqué par ces deux pays, surtout la Chine. La délocalisation a moins touché la France que nos voisins italiens par exemple, mais aussi, on l’oublie, allemands, qui ont saisi la chance de l’arrivée des pays de l’Est libérés du joug soviétique et ont investi massivement pour la production de pièces détachées en République tchèque, Slovaquie, Pologne, tout en gardant les chaînes de montage en Allemagne, sauvegardant ainsi la réputation du made in Germany. Quelques grands groupes français ont suivi, comme Renault qui a racheté la roumaine Dacia et lancé sa gamme à bas prix, mais dans l’ensemble, les entrepreneurs français ont peu suivi, car, contrairement aux Allemands, ils connaissaient mal ces pays pour lesquels l’allemand est souvent plus utile que l’anglais. Un dernier facteur est venu accroître le déclin industriel français : c’est l’idée commune dans les années 90 que l’ère industrielle est terminée, que l’avenir du développement économique passe par les services. Les jeunes diplômés se dirigent alors préférentiellement vers les services et la finance plutôt que l’industrie, tandis que l’apprentissage marque le pas, et que les industries survivantes peinent à recruter des jeunes qui se détournent des usines, où le travail est réputé pénible et mal rémunéré.Ainsi le tissu industriel français qui faisait la prospérité de nombre de villes moyennes se délabre et le chômage s’accroît d’autant plus que la mobilité de ceux qui cherchent du travail est réduite. Mais il serait injuste d’accuser l’Europe. L’ouverture du Marché unique n’a fait qu’accentuer un mouvement commencé bien plus tôt, et aggravé par l’aveuglement de nos responsables, publics et privés.Comment alors notre pays peut-il retrouver sa compétitivité, puisque la dévaluation n’est plus possible depuis que nous avons adopté l’Euro ? Nombre d’économistes accusent la monnaie unique de ne plus permettre ces réajustements, et, de fait, d’entraîner un réajustement des coûts par les salaires. Mais c’est oublier que dans une économie ouverte et mondialisée comme celle qui est la nôtre aujourd’hui, toute dévaluation entraîne une hausse des prix, la part des produits importés étant sans commune mesure avec ce qu’elle était dans les années 60, et une inflation qui pénalise les épargnants et les retraités. Les bénéfices de la dévaluation sont dès lors vite absorbés et dépassés par les inconvénients. Les dévaluations des années 90 ont ainsi vu la dette italienne et espagnole augmenter de façon vertigineuse, et c’est cette dette qui pèse encore aujourd’hui sur les finances de ces deux pays. Il faut bien réaliser que le salut ne viendra pas de l’Europe. Ce n’est pas de l’Europe que dépend la compétitivité des entreprises françaises, mais bien des entrepreneurs français et du soutien que peuvent leur apporter les Pouvoirs publics. Ceux-ci ont commencé bien tardivement à réaliser qu’en considérant les entreprises comme des vaches à lait on pénalisait leur compétitivité et on accroissait le chômage. La prise de conscience est tardive mais réelle. Suffira-t-elle à redresser la situation ? On aimerait y croire. Mais la France a tant accumulé d’erreurs, pénalisée par des idéologies d’un autre âge qui continuent à marquer l’inconscient collectif de notre pays, qu’on peut en douter. Il semble bien qu’il soit trop tard, d’autant plus que les savoir-faire ancestraux ont bien souvent disparu. Les déboires d’Areva avec la centrale EPR de Flamanville sont largement dus à cette perte de la tradition industrielle française : il n’y a tout simplement plus de soudeurs possédant ce savoir-faire qui a fait la réputation de notre chaudronnerie pendant des siècles. Il reste à espérer que le génie créatif français se concrétisera dans les nouvelles technologies qui sont l’industrie du XXIe siècle. Mais il faudrait pour cela que les Georges Claude1, Louis Renault ou Jean-Luc Lagardère d’aujourd’hui ne s’en aillent pas faire valoir leurs talents ailleurs… dégoûtés par une fiscalité plus idéologique qu’efficace, et par une administration soupçonneuse et tatillonne. L’Europe leur offre aujourd’hui un espace à la mesure de leurs ambitions. Encore faut-il que cette Europe ne soit pas déconstruite par des populistes manipulés et inconscients, ou des nostalgiques d’une époque où les gouvernements « souverains » pouvaient en toute irresponsabilité prendre des mesures anti-économiques, trop souvent dictées par l’idéologie, la démagogie et l’électoralisme.

L’Europe – ce n’est pas son moindre mérite – nous place devant nos responsabilités : non, on ne peut pas taxer à l’infini le système productif. Non, on ne peut pas pénaliser nos entreprises et décourager l’investissement par une fiscalité dissuasive. Non, on ne peut pas dépenser indéfiniment 15% de plus que ce qui rentre dans les caisses et continuer à financer les avancées sociales par la dette. Non, on ne peut pas laisser un système éducatif qui faisait l’honneur de notre pays se délabrer sous les coups de « pédagogues » qui font de l’école le champ de leurs expérimentations calamiteuses. Non, l’idéologie ne peut pas se substituer au pragmatisme, le discours à l’action, l’incantation au réalisme. L’Europe nous prive de notre liberté de faire des bêtises ? Sachons lui en être reconnaissants, au lieu de fustiger, comme les populistes, « les tyrans de Bruxelles ».







Une Europe plus forte qu'elle ne croit

Il suffit de parcourir la Chine pour comprendre ce que transition démographique et développement de rattrapage veulent dire: un immense.défi.pour.le..monde.
L'Europe
..y..a..plus..d'atouts..qu'elle.ne..le..croit.
Quand elle se dote, comme elle
..est..en train..de..le..faire, d'instruments commerciaux de lutte contre le dumping, elle surprend par son unité et oblige les États au respect d'un minimum de..règles.
Quand elle refuse d'adhérer en vassale aux routes de la Soie, projet destiné d'abord à ce que toute l'économie mondiale paie tribut au communisme chinois, elle fait preuve d'une force que peu de..pays..peuvent..revendiquer.
Quand elle conclut un accord commercial avec un Japon peu enclin à se laisser dicter quoi que ce soit, elle démontre son attraction.
Quand elle oblige le Royaume-Uni à retrouver le pragmatisme que lui ont fait perdre quelques idéologues populistes et à quitter l'Union européenne à ses conditions, l'Europe affiche sa force tranquille de géant.
Face à la vague des nationalismes, à la mode de « l'illibéralisme », à l'attrait de l'autocratie, elle peut encore mieux faire si elle privilégie la réflexion stratégique sur les vieux réflexes nationaux, le long terme sur le seul commerce, si, unie, elle se pense en puissance.
Alors qu'elle révise ses outils sécuritaires et commerciaux, elle doit être intransigeante avec ses valeurs et ses intérêts. Elle doit aussi adapter ses politiques sans naïveté parce que nous savons désormais que le communisme totalitaire est soluble dans le dollar et l'euro et qu'il est capable de survivre en copiant notre libéralisme d'antan, en prônant le libre échange d'hier, en donnant des leçons à l'extérieur tout en maintenant la tyrannie à l'intérieur.
Traiter par exemple avec la Chine, ce n'est pas seulement vendre quelques sacs à main griffés supplémentaires, quelques machines-outils ou automobiles de plus; c'est démontrer qu'il a tort à un régime politique qui prétend que les droits de l'Homme ne sont pas universels, que l'Etat de droit est une invention occidentale, que la prospérité passe avant la liberté et qu'il suffit de nourrir une population surveillée par big Brother pour organiser la vie en société.
N'oublions jamais de défendre et promouvoir nos intérêts de long terme que seuls garantissent le droit, le régime démocratique et le respect de la personne face à l'expression du mercantilisme le plus cynique inventé par le genre humain. Il en va de tout le reste, de notre survie économique comme de notre avenir politique.
L'Union européenne a la taille pour le faire. Elle doit maintenant démontrer qu'elle en a vraiment envie.

Jean-Dominique GUILIANI


GRASPE Juillet2017


Groupe de réflexion sur l’avenir du service public Européen



Relativiser l’efficacité du principe de concurrence : Il existe de nombreux cas dans lesquels une production économiquement viable et socialement équilibrée doit s’appuyer sur des coopérations volontaires entre différents acteurs et non sur un principe de concurrence. Il en est en particulier ainsi lorsqu’ils’agit de gérer et/ou produire un bien commun. Sous l’impulsion en particulier des travaux empiriques et théoriques de E. Oestrom,« Nobel » d’économie, des progrès considérables ont été réalisés au cours des dernières années vers une meilleure compréhension des conditions d’une coopération efficace entre des acteurs autonomes. Parmi ces conditions , trois méritent d’être retenues ici : premièrement, la possibilité d’identifier, qui est un utilisateur actif/contributeur au commun, et qui ne l’est pas selon des règles claires, reconnues par tous les acteurs et adaptées aux conditions locales ; deuxièmement, que la plupart des utilisateurs /contributeurs, et eux seuls, participent à l’élaboration/l’amendement des règles de gestion du commun et de la distribution des coûts et des bénéfices ; troisièmement, que l’instance supérieure (le législateur, le gouvernement) reconnaisse le droit de gestion et n’empêche pas utilisateurs/contributeurs de fixer eux-mêmes leurs règles de fonctionnement : (re)connaissance mutuelle des « coopérants », appropriation des règles et autonomie dans la gestion.


Mais les résultats de la recherche suggèrent que l’instance supérieure devrait s’abstenir d’intervenir dans l’organisation même de la coopération, sauf échecs répétés de cette coopération
par rapport aux objectifs fixés. En suggérant de n’évaluer l’impact économique qu’au travers du principe d’un marché concurrentiel et ouvert ;
l’approche que le projet de directive entend imposer aux États semble indûment restrictive. Elle ne tient pas compte des résultats les plus récents de la recherche en sciences économiques et sociales.

Les fondements de la maison « Europe » craquent. Un habitant la quitte. D’autres testent déjà la compatibilité de la cohabitation avec une vision nationaliste et autoritaire de l’exercice du pouvoir, d’autres encore, et pas des moindres, rêvent, eux aussi, tout haut, de quitter la vieille maison qu’ils perçoivent comme un carcan.

L’Europe qui se disait « protectrice » déçoit. Un « désir de mur » se substitue progressivement au « désir d’échange ».

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.Vers la fin de l’hégémonie anglo-saxonne?

 

L'Europe..vit..une..véritable..révolution.

De nouveaux leaders accèdent aux responsabilités. Ils sont jeunes, pragmatiques, moins idéologues, ouverts et modernes. Leo Varadkar, 38 ans, le nouveau Premier ministre irlandais, Juri Ratas, 38 ans, Premier ministre estonien, Emmanuel Macron, 39 ans, le Président français, Charles Michel, 41 ans Premier belge, Matteo Renzi de retour en Italie, Xavier Bettel, Premier ministre du Luxembourg, ou encore le nouveau leader du centre-droit autrichien, OVP,Sebastian Kurz, 30 ans, bousculent la politique européenne..et..entraînent..avec..eux..une..nouvelle..classe..politique.

C'est la génération optimiste. Pro-européens, libéraux non dogmatiques, ouverts, avides d'opportunités positives, ils donnent à l'Europe un nouveau visage à l'opposé de celui des leaders traditionnels du monde anglo-saxon, empêtrés dans les vieux réflexes du..XXème..siècle.

Donald Trump et Theresa May incarnent des pays qui jusqu'ici contribuaient positivement aux relations internationales, étaient de ceux qui apportaient des solutions aux problématiques mondiales ou régionales. Ils sont désormais la source de nouveaux problèmes. En accélérant le retrait américain des affaires du monde, D. Trump ponctue les échecs de l'Amérique en Irak, en Afghanistan et au Moyen-Orient. La première puissance militaire du monde ne gagne plus les guerres, elle est devenue incapable de gagner la paix. En entérinant le Brexit, Theresa May met en cause les intérêts nationaux de son pays, mais surtout, par arrogance ou nostalgie résiduelle, se moque éperdument des difficultés supplémentaires qu'elle cause à ses partenaires.

Cet isolationnisme, qui s'incarne dans des tentatives ratées de politiques migratoires contraires à l'histoire et aux valeurs de leurs pays, dans le retrait américain de l'accord de Paris sur le climat où la mise en cause de la Cour européenne des Droits de l'Homme, constitue un abandon brutal de tout ce que leurs pays voulaient incarner: la liberté, les Droits de l'Homme, la solidarité entre Etats, la stabilité mondiale.
Ayant seuls succombé électoralement au populisme le plus primaire, les chantres de la Liberté..sont..devenus.les.apôtres.du.repli.
On ne peut sans danger laisser les valeurs démocratiques à l'encan. C'est donc le rôle de.l'Europe.de.relever.le.gant.tombé.à.terre!

Elle en sera capable si elle résout rapidement ses contradictions internes en initiant de nouveaux projets concrets et crédibles en matière de sécurité, de défense, de gouvernance économique et d'immigration. Pour cela, abandonner la lingua franca stratégique anglo-saxonne est une nécessité. Il va se passer des choses intéressantes dans ces matières à Bruxelles. L'Europe a tous les atouts pour penser et agir par elle-même. Ses institutions pourraient même un jour arrêter d'insulter Shakespeare en réfléchissant et communiquant dans la langue de ceux qui la quittent!





.... La France est bien de retour en Europe

Le nouveau président français a incontestablement réussi son entrée en fonction.
En plaçant son action dans un cadre résolument européen, il a déjà suscité l'intérêt et l'amitié de ses partenaires.
En n'éludant pas les changements internes auxquels la France doit procéder en urgence, il a fait le bon diagnostic.
Valoriser l'appartenance de la France à l'Europe est la preuve d'une double sagesse: prendre la mesure de l'interdépendance de nos situations sur le petit continent européen et participer au réveil de l'Europe, malade d'abord de ses Etats, mais qui nécessite aussi des réformes et un nouvel élan.
Permettre à la France de libérer toutes les énergies dont elle est capable pour profiter comme d'autres d'une croissance européenne supérieure en 2016 à celle des Etats-Unis et qui pourrait encore réserver quelques bonnes surprises, est indispensable à la France comme à ses partenaires.
Pour cela il faut rompre avec les débats stériles dont les Français ont le secret, entre eurosceptiques, souverainistes, nostalgiques et pessimistes, pour privilégier la modernité, la réalité, l'initiative et l'optimisme. Seuls comptent des résultats rapides attendus par les citoyens. Ces trop anciennes querelles françaises ont vieilli d'un coup pour révéler des Français décidés qui vont regarder l'avenir. C'est une excellente nouvelle.
L'Europe n'a pas besoin de faire rêver, il lui suffit de mieux fonctionner et le président français a envie d'y contribuer. La France est bien de retour en Europe.



la concurrence monopolistique

....C'est une force immense de création et de destruction difficile à canaliser, c'est de la violence, des rapports de force, de la domination, de l'exploitation des conflits : tout le contraire de l'harmonie des modèles de concurrence parfaite. C'est que la vraie nature du capitalisme n'est pas dans la concurrence avec un grand nombre de producteurs et de clients, où personne ne peut influencer à lui seul le marché, où il n'y a pas de confrontation que sur les prix et les coûts.

La concurrence du capitalisme, c'est l'inégalité, l'hétérogénéité, l'oligopole – un petit nombre de producteurs – et même la tentation permanente du monopole, pour pouvoir peser sur les prix manipuler le marché ;

La concurrence, c'est l'harmonie sociale par l'incitation de chacun à tirer le meilleur parti de lui-même, de ses ressources , de ses talents. La compétition capitaliste débridée, c'est aussi un processus de sélection naturelle mais qui tourne à la lutte pour la vie .

Dans le capitalisme de la seconde moitié du xx° siècle et du début du xx° siècle, le paradigme économique masque la sauvagerie des luttes d’intérêts , il en est même l'instrument. C'est que la concurrence n'est pas un état de la nature : c'est une construction institutionnelle et juridique. La nature, ce n'est pas la concurrence harmonieuse des économistes, c'est la jungle, la loi du plus fort .

Le dogme de la concurrence, de la loi de l'offre et de la demande et de la souveraineté de l'individu interdit la protection du travailleur et du consommateur mais encore une fois, pas le protectionnisme, les monopoles, les ententes, les trusts, les privilèges fiscaux, les dumpings.

Henri GUAINO............

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  La nécessaire autonomie stratégique de l'Europe 

Alors qu'elle va connaître des élections nationales importantes, aux Pays-Bas, en France, en République tchèque et en Allemagne, l'Europe entame l'année 2017 dans un contexte stratégique profondément bouleversé.
Il y a d'ores et déjà deux catégories d'Européens:
Ceux qui mènent la guerre au terrorisme, engagés sur des théâtres d'opérations militaires, et ceux qui attendent le prochain tweet d'un nouveau président américain, focalisé sur ses priorités intérieures, en espérant qu'il n'oubliera pas l'Europe.
Faute de décliner une stratégie indépendante, autonome et claire, qui la guide dans ses relations avec l'Asie, avec son voisin russe, avec l'Afrique et avec son allié américain, l'Europe attend, immobile et figée dans une situation inconfortable.
Les institutions communes elles-mêmes semblent avoir pris conscience de l'urgence. La Commission européenne reconnait désormais l'impératif d'autonomie stratégique et le service diplomatique commun a tenté d'ébaucher une définition des intérêts communs européens.
En revanche les Etats membres ne sont pas au rendez-vous.
Les agendas internes semblent avoir pris le dessus sur toute autre considération. La solidarité entre Etats membres recule gravement, avec leur indépendance de jugement. Leurs divisions s'accroissent. Elles concernent les politiques économiques et d'immigration, mais plus grave encore les impératifs de sécurité.

Face à la déstabilisation russe, les pays d'Europe centrale et orientale ont choisi de s'en remettre exclusivement aux Etats-Unis, leur allié le plus lointain, réputé plus sûr alors que l'Union compte en son sein deux puissances nucléaires, par ailleurs membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies. L'histoire (Yalta, Potsdam) devrait pourtant suffire à les mettre en garde contre ce réflexe à courte vue dont le danger se matérialise avec l'élection présidentielle américaine. 
Les plus solides alliances ne résistent pas longtemps au choc des intérêts nationaux et le meilleur moyen de les conforter est de les mettre en commun autant que possible. Les alliés les plus proches sont souvent les plus sûrs. L'alliance atlantique est une communauté de valeurs nécessaire et utile, qui ne peut exonérer ses membres européens de leurs propres responsabilités, c'est-à-dire d'assurer leur sécurité et de participer à celle de leurs alliés. 
Refuser par ailleurs d'accepter que les intérêts européens sont désormais globaux, qu'ils doivent être défendus en Afrique, au Moyen-Orient, en Asie et partout sur la planète, est la preuve d'une absence de maturité. La lutte contre le terrorisme est un combat mondial, la stabilité de l'Afrique est une nécessité pour l'Europe, comme l'écrivait déjà Robert Schuman dans les années 1960, la liberté de navigation est une cause européenne, non seulement pour ses intérêts commerciaux, mais aussi pour les principes qu'elle symbolise. 
En l'absence d'une conviction véritablement partagée que l'Europe doit se penser en puissance, indépendante et solidaire, il ne faudra pas s'étonner que certains Etats membres, parmi les plus aptes sur les plans diplomatiques et militaires, comme la France, agissent seuls ou à quelques uns. Ils sont déjà en fait garants de la sécurité européenne. Faute d'une volonté d'autonomie stratégique, les Européens qui semblent vouloir rattraper leur retard et progressivement réarmer, condition indispensable de la crédibilité de toute politique étrangère, n'échapperont pas, cette fois encore, à la question de leur indépendance.







Du BREXIT à l’esprit de VANTOTENE

EUROPE-AVENIR
A Vantotène, Spinelli prisonnier écrivit en 1941 le manifeste
«Pour une europe libre et unie»


Le 24 juin nous nous sommes réjouis de la décision du peuple anglais de quitter l’Union Européenne parce que la voie devenait ainsi libre pour construire entre les pays qui le souhaiteraient une Renaissance de l’Europe Nouvelle à vocation clairement politique. Suite logique d’un courant nationaliste dans toute l’Europe ce vote manifeste la faillite d’un système dans lequel les Européens ne se reconnaissent plus, qu’ils rejettent et qu’il faut changer. Incompréhensible, inefficace, bureaucratique et antidémocratique, le pouvoir y est concentré dans les mains d’un bande de chefs d’état nationalistes à côté d’un parlement au rôle limité et d’une Commission qui n’est ni un gouvernement, ni un pur organe administratif! Par ailleurs cette décision était logique tant les multiples dérogations accordées à la GB en faisaient un membre extravagant de l’UE. Elle aura pour effet le départ des Anglais hors des organismes qui pilotent le système -Conseil européen des Chefs d’Etat, Commission, Parlement- à l’intérieur desquels elle a tout fait pendant 43 ans pour empêcher que l’UE ait

unedimension politique, et ne soit qu’une zone de libre échange. La voie est maintenant libre pour avancer vers une Renaissance de l’Europe.Mais ce premier acte accompli, comment les choses ont-elles évolué depuis 2 mois ?


-Les 27 chefs d’état se sont retrouvés dès le 29 juin sans la GB, pour envisager l’avenir de l’UE et ont décidé de se réunir à nouveau sur ce sujet le 16 septembre 2016 à Bratislava. Mais déjà ils ont crié haro sur la Commission, trop lourde et trop chère, et sur M. Juncker sonprésident, l’élu du Parlement ! Mauvais signe qui prouve la volonté du Conseil d’accroîtreson pouvoir et de prendre la main sur le Parlement…. alors que les défauts du systèmeviennent en grande partie justement du rôle excessif qu’il a pris !

-La Commission a nommé Michel Barnier responsable des négociationsde sortie avec la GB. Excellente décision car il connaît parfaitement ses interlocuteurs et est un européen convaincu et compétent, mais décision qui déplaît fort aux Anglais avec lesquels il s’est affronté sur les règlementations financières.3°-De son côté la GB recule de semaine en semaine l’annonce officielle de sa volonté de quitter l’UE, point de départ obligatoire des négociations surles relations UE/GB. Initialement il était question de septembre 2016, puis de la fin de l’année, puis de l’année suivante… La raison de ces reports est officiellement l’impréparationen Angleterre et le manque de personnel compétent pour ces négociations. Mais un sérieux courant d’opinion en GB, fort préoccupé par ce qui pourrait arriver si la GB quittait vraiment l’UE, suggère que le gouvernement repousse indéfiniment la notification officielle à Bruxellesde sa volonté de partir…et immobiliser l’UE pendant ce temps. Pour un pays qui est si fier de sa démocratie une telle trahison de ceux qui ont opté pour le Brexit serait une honte ; mais le jeu britannique est peut être plus subtil en créant une situation pourrissante dans une Union paralysée.




         C’est sans doute regrettable mais nous ne pouvons pas nous extraire du monde, d’un monde compliqué dans lequel on ne peut pas peser sans être fort.

........... ;...................................................................................................Bernard Guetta





............ ..............Moins de Grèce et plus d'Ukraine



........... Une troisième guerre mondiale se profile à l'horizon dont il est difficile de savoir si elle n'a pas déjà commencé. Deux impérialismes en Russie et en Syrie-Irak posent des problèmes aux pays où la démocratie est plus ou moins bien ancrée. Le propre des impérialismes est de commencer les guerres de manière inattendue pour profiter de l'effet de surprise. On peut penser par exemple au pacte de non-agression germano-soviétique en 1939, prélude de la deuxième guerre mondiale. La meilleure protection contre un tel danger est le réarmement militaire mais surtout moral et donc aussi politique : «  Si vis pacem para bellum ».


.......... La Grèce a fauté, et nous aussi par imprévoyance, à l'occasion de son entrée dans la zone Euro. Puisque tout le monde reconnaît qu'elle ne peut plus tenir ses engagements et que son maintien ne pourrait qu'aggraver considérablement l'avenir du «  noyau dur » de cette indispensable Europe, alors négocions avec elle une sortie honorable et si possible provisoire.La Grèce doit rester dans l'U.E. et nous devons l'aider à s'y maintenir. Elle pourrait éventuellement , si elle le désire, dévaluer sa monnaie nationale retrouvée.


.......... Ce ne serait pas une preuve d'abandon, bien au contraire. Matériellement et moralement, si un membre d'un groupe doit l'handicaper au point de le vouer à une mort vraisemblable, il faut préserver le plus grand nombre de ses membres. C'est le seul moyen pour le membre concerné de suivre un traitement approprié afin de pouvoir rejoindre l'ensemble du groupe dès que son économie pourra le supporter. Dans le passé la France a connu une phase de mise à l'écart du serpent monétaire européen. Elle a pu le rejoindre en


......... Concernant l'Ukraine nous faisons face à l'agression d'un ancien empire qui cherche à se reconstituer dans une zone très controversée. D'une part le passé peut militer pour un rattachement à la Russie mais d'autre part, le présent nous oblige à comprendre que la grande majorité de la population ukrainienne veut récupérer sa liberté et cherche à la défendre avec d'autres voisins qui hésitent à se lancer dans son soutien. Ils hésitent par peur des conséquences éventuelles et ne voient pas qu'une reculade ne ferait qu'entretenir, voir aggraver les exigences de l'impérialisme russe.


......... C'est habituel, l'agresseur dit se défendre contre les menaces, dans le cas présent l'OTAN. C'est oublier que dès son origine cet organisme a été conçu défensif contre l' U.R.S.S et que maintenant on l'oblige, en quelque sorte, à servir contre d'autres dangers.


.......... La liberté est notre bien le plus précieux. Nous ne pouvons pas dire qu'on la défend chez nous mais qu'on se moque de ceux qui nous demandent de l'aider à l’acquérir.


......... Moins de Grèce et plus d'Ukraine, c'est vouloir renforcer l'Europe et lui permettre d'atteindre, avec le temps, un niveau de contrepoids satisfaisant pour nous défendre amicalement mais fermement vis à vis de nos alliés américains.


..........................Voulons -nous ensemble défendre notre liberté ?


..................................................................................................................François POTY







par Ferdinando Riccardi: 

Grèce: perplexités et incertitudes


Années perdues.

 Jusqu'à quel point les institutions européennes et les États membres de l'UE avaient-ils compris en temps utile le problème financier grec, avant de tomber tous ensemble dans le chaos actuel ? Cette rubrique était bien isolée lorsqu'elle suggérait, dès que les difficultés étaient apparues insurmontables, la sortie de la Grèce de la zone euro, en faisant confiance aux juristes pour définir la formule appropriée. Maintenant, on se débat dans des difficultés et complications sans fin, impliquant pour les États membres des coûts très lourds, alors que les situations budgétaires sont partout très difficiles.

Poids réel de la dette grecque. 

Il n'est pas simple de s'orienter dans les chiffres, car les experts fournissent des données complexes et parfois presque mystérieuses pour les non-spécialistes. Disons que les calculs les plus simples situent la dette grecque à 322 milliards d'euros, répartis essentiellement entre les États de la zone euro: 60 milliards pour l'Allemagne, 45 pour la France, jusqu'à 40 pour l'Italie et ainsi de suite pour les autres États. Le total du crédit serait d'environ 200 milliards pour les pays qui participent à la monnaie unique, auxquels s'ajoutent les 26 milliards de la BCE.

En général, cette situation n'est pas utilisée comme argument par les pays créditeurs, même si le ministre espagnol de l'Économie, Luis de Guindos, avait observé que le prêt de son pays à la Grèce (environ 26 milliards d'euros) était « l'équivalent de ce que nous dépensons en un an pour aider les personnes sans emploi » et que « n'importe quel homme politique responsable voudrait récupérer cet argent » (EUROPE 11240).

Soutien suspendu.

 Le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, a souligné que l'histoire de l'UE est « faite de désaccords, mais en définitive de compromis ». Il a quand même refusé une nouvelle réunion à Athènes avec la Troïka classique: Commission européenne-BCE-FMI. Après quoi, la BCE (Banque centrale européenne) a annoncé par un communiqué que le régime de faveur accordé aux banques grecques était suspendu.

En principe, Athènes devrait rembourser 2,3 milliards au FMI en février ; 6,7 milliards à la BCE en juillet ; 15 milliards aux banques grecques en général (EUROPE 11244).

On sait que l'une des faiblesses reprochées à la Grèce est son incapacité à collecter efficacement l'impôt. Les détails techniques de la position de la BCE sont disponibles: ils sont très techniques.

Droit de veto.

 Le gouvernement grec dispose, comme chaque État membre, d'un droit de veto sur les décisions communautaires qui requièrent l'unanimité. C'est normal. Mais l'usage de ce droit n'est pas uniforme. Par exemple, le vice-ministre grec de l'Intérieur, Georgios Katrougalos, a confirmé que son pays utilisera le droit de veto pour bloquer le TTIP (Transatlantic Trade and Investment Partnership), c'est-à-dire le projet d'accord entre l'UE et les États-Unis visant à faciliter les échanges commerciaux et les investissements. En laissant de côté les détails juridiques, je rappelle que le TTIP doit être approuvé par les institutions communautaires et aussi par tous les États membres. Ce traité est controversé, on en discute ; mais, à présent, tout débat est devenu inutile, le veto grec ayant, vraisemblablement, tranché la question. Étrange comportement dans une Union.

Fraternité avec la Russie ? 

Le gouvernement grec a eu tout récemment avec les autorités russes un échange chaleureux, riche en félicitations et compliments réciproques. Rien à redire: les relations positives avec Moscou ont toujours été considérées par cette rubrique comme un objectif nécessaire. Mais le dialogue doit être poursuivi par l'UE en tant qu'ensemble (même si elle est parfois représentée par l'une ou l'autre personnalité) pour discuter avec la Russie d'égal à égal en vue d'analyser les divergences et négocier les compromis en faisant valoir les intérêts européens. Or, le ton de la démarche grecque est assez différent…

N'oublions pas que le 27 janvier dernier la Grèce s'était dissociée formellement d'une déclaration de l'UE relative à des sanctions nouvelles à l'égard de la Russie ; elle entendait s'y opposer. Le Conseil de l'UE avait alors suggéré de préciser que le texte en question avait été approuvé par 27 États membres et non 28 ; cette formule n'avait pas été acceptée à Athènes. Le cabinet du Premier ministre grec avait ensuite indiqué que M. Tsipras avait exprimé le mécontentement de son pays, lors d'une conversation téléphonique avec Federica Mogherini, Haute Représentante pour les Affaires étrangères (voir les détails dans EUROPE 11241).

Rien de dramatique, mais c'est là un élément supplémentaire de perplexité que l'attitude de la Grèce actuelle pourrait susciter. Le moment est difficile et l'Europe doit être soudée.





Explications de Valéry Giscard d'Estaing



Le coup d’État a consisté à faire croire, par le jeu des états-majors des partis et l'intoxication médiatique, que les électeurs désignaient par leurs votes le futur président de la Commission. Cette prétention est irréelle, et dépouille le Conseil du rôle que lui assigne le traité.


Que signifie en effet l'expression : «  en tenant compte des élections au Parlement européen » ?. Ce n'est pas la désignation d'une personne, car les candidats aux élections européennes ne visent que l'exercice de la fonction parlementaire. C'est un geste d'ouverture en direction de l'opinion publique, pour indiquer qu'au cas où elle adresserait un message lors du scrutin européen, le Conseil y prêterait attention dans sa proposition.


Or qu'ont exprimé les électeurs lors de la dernière consultation ? Une insatisfaction concernant la manière dont l'Union européenne a fonctionné et le désir de la voir améliorée.C'était un appel çà rechercher une personnalité qui soit nouvelle et capable de conduire une réforme. Il revenait au Conseil européen de « procéder aux consultations appropriées », sous l'impulsion de son président, pour établir la liste de ces personnes, nouvelles et réformistes, entre lesquelles le Conseil aurait eu à choisir. Ces conditions n'ont pas eu lieu !


Elles ont été remplacées par un intense lobbying de la part du milieu parlementaire qui - en désignant des têtes d'affiche - tendait à faire croire que les électeurs avaient fait un choix précis que le Conseil n'avait plus le droit de modifier. Or ce choix-s'il avait existé- aurait dû se manifester au moment du vote du Parlement.


Les lobbyistes imprudents de Bruxelles ne l'entendaient pas ainsi. Appuyés par le puissant réseau des correspondants des médias, ils ont délibérément ignoré le texte du traité en faisant croire que les électeurs européens avaient choisi démocratiquement le titulaire de la fonction du président de la Commission.En fait, le candidat qu'ils soutenaient était seulement le leur, et non celui des électeurs qui ne s'étaient nullement prononcés sur un nom.


Ce dessaisissement du Conseil européen, qui n'a pas éta capable d'exercer, ,i de défendre son rôle, est un coup porté à l'équilibre institutionnel imaginé par Jean Monnet. Si cette entorse au traité a été approuvée, parfois de manière excessive, par les tenants du lobby bruxellois, qui y ont vu une reprise du fameux serment du Jeu de Paume de Versailles, il peut se faire, au contraire, qu'ils aient entraîné le dispositif dans une direction qui se révélera périlleuse pour lui. Leur idée consiste en effet à coiffer l'organisation politique de l'Europe d'un dispositif fédéral organisé et contrôlé par Bruxelles. Cette idée est marquée du sceau de l'irréalisme et n'a aucune chance historique de se réaliser.



........................................................................... .....................Le savant dosage


Renouveler l'exécutif bruxellois est un travail d'horloger ou de neurochirurgien : tout est interconnecté dans la grande machine européenne qui peut, avec un changement minime d'équilibre à son sommet, voir s’enchaîner une cascade de causes et d'effets la menant vers l'hypomanie parfois, vers l'apathie souvent. En 2009, la première nomination d'un Président du Conseil avait, avec Herman Van Rompuy, fait pencher la balance du côté de l'inertie : Le discret Belge avait à l'époque incarné la synthèse des volontés de chacun, et la crainte qu’un homme trop fort n'accélère la marche vers une Europe fédérale qui éclipserait sur la scène internationale les individualités des États. Mais avec le changement d'époque, changent aussi les ingrédients constitutifs des décisions : en 2014, les risques économiques et sociaux émergents, les tensions avec la Russie, et en seconde ligne un autre équilibre des forces entre grands partis politiques européens, ont fait passer l'Union à une phase nouvelle et stimulante dans sa construction.


En nommant président du Conseil le vigoureux Premier ministre polonais Donal Tusk, l'Europe marque un tournant germanophile aussi bien qu'atlantiste : favorable à la discipline budgétaire prônée par l'Allemagne et contre laquelle une partie du monde politique français renâcle encore, renforcé par la dynamique croissance qu'il a su impulser en Pologne, le germanophile Tusk fait brutalement basculer le centre de gravité de l'Europe de l'Ouest vers l'Est – plus loin de la France, plus proche de l'Allemagne.


Donald Tusk est aussi un fervent défenseur d'une Europe intégrant pleinement le Royaume-Uni- malgré les menaces répétées de sortie de David Cameron – ainsi que d'une Europe proche des États-Unis et ayant vis à vis de la Russie une attitude vigoureuse. D’où peut-être son cheval de bataille historique sur l'indépendance énergétique de l'Europe. C'est donc la partie la plus jeune, la plus neuve, la plus dynamique de l'Europe qui a été mise en avant, celle qui, pour avoir subi des décennies de communisme, souhaite en voir dissoutes les traces – y compris dans le fonctionnement des institutions européennes. Le choc est rude pour les gouvernements qui voudraient opposer discipline budgétaire et relance économique, France et Italie en première ligne. L’Élysée n'a même pas commenté cette élection et a choisi de lorgner sur la médaille d'or de Teddy Rinner aux mondiaux du judo.


François Hollande Et Matteo Renzi, de plus en plus isolés, ont tenté et tenteront à toute force d'ajouter leurs ingrédients à la nouvelle recette européenne. Renzi a réussi à tempérer l’élection de Donal Tusk par la nomination de sa ministre des Affaires étrangères, Frederica Mogherini, au poste de haut représentant pour la politique étrangère. Celle-ci devra faire contrepoids et jouer, d'une certaine manière, le rôle temporisateur que remplissait Van Rompuy. Il reste à la France, du côté de la Commission cette fois-ci, à obtenir la désignation de Pierrer Moscovici sur le portefeuille de l’économie, pour rester dans un jeu que sa performance nationale ne lui rend pourtant pas légitime de jouer. Les fermes oppositions rencontrées illustrent que les temps changent, et qu'il faut maintenant plus d'exemplarité pour pouvoir espérer jouer un rôle de moteur européen. Dans le savant dosage européen, la performance du présent commence à avoir plis de poids que la légitimité du passé. C'est probablement la chose la plus juste et la plus à même de nous éveiller .


.............................................................................................................................................................Aurélien Girard

.......................................................................................................................................................................................................Epoch Times du 7 septembre 2014





L'Europe devrait impérativement se réformer . Ce n'est pas impossible mais impliquerait notamment de moins s'ingérer dans le détail de la vie économique, sociale, et locale des territoires.

...Pensez qu'en France, de nos jours, même le régime des travaux sur les petites rivières est codifié par des textes européens, alors qu'aux États-Unis, dans le Colorado par exemple, personne n'interroge Washington pour connaître la réglementation des cours d'eau .

........................................................................................................................................ ;Valéry Giscard d’Estaing. 12 Août 2014





............................................Respecter la France. 



.....Le moment des lamentations sur la situation de l'Europe est dépassé ; il faut à présent regarder l'avenir avec un minimum de sérénité et de confiance. Et commencer par une vision moins anxieuse de la situation en France, deuxième puissance économique de l'Europe: groupes industriels remarquables, services compétitifs, maîtrise de la haute technologie, main d'oeuvre amplement qualifiée, productivité brillante, niveau élevé des universités, démographie positive, administration efficace (comparée à celle d'autres États membres), première destination touristique au monde, grâce notamment au patrimoine artistique. D'autres pays de l'UE se situent à des niveaux comparables pour l'un ou l'autre de ces aspects, mais la France est la seule à réunir toutes ces qualités.

.....Quel est alors le problème ?

Il est simple: quels que soient ses talents, la France isolée (comme d'ailleurs n'importe quel pays européen) ne pourra détenir à l'avenir aucun rôle mondial et ne pourra plus siéger à la table où les États les plus puissants délibèrent sur l'avenir de l'humanité. D'ici quelques années, pas un seul pays européen demeurera à cette table, aura sa place dans le G7 ou dans les organismes analogues, parce que dans les autres continents, le poids de pays de dimensions impressionnantes continue à augmenter. L'Europe aura son mot à dire uniquement si elle se présente dans le monde comme un seul ensemble, en accentuant même ce caractère. Son poids ira même croissant, alors qu'en rétablissant les soi-disant autonomies nationales, elle ne serait plus écoutée, car sa voix ne serait plus entendue.

.....................................................................................................................................................................................Ferdinando Riccardi





Jean Arthuis : 7 bonnes raisons de s'opposer au traité de libre-échange transatlantique



...........C'est une chose de vouloir abaisser les barrières tarifaires et faire converger les réglementations, pour accroître le commerce et les investissements de part et d'autre de l'Atlantique. C'en est une autre de laisser Washington piétiner les intérêts européens sans avoir le courage de les défendre avec fermeté. C'est pourquoi, bien qu'issu d'une famille politique traditionnellement favorable au libre-échange et à l'alliance atlantique, je suis contre l'Accord transatlantique de libre-échange actuellement négocié par les Etats-Unis et les autorités européennes.

...........À cela, sept raisons précises et concrètes.

....Premièrement, je m'oppose à l'arbitrage privé des litiges entre Etats et entreprises. Demain, suivant la proposition des Etats-Unis, une entreprise s'estimant lésée par la décision politique d'un gouvernement pourrait y recourir. Une telle procédure est rigoureusement contraire à l'idée que je me fais de la souveraineté des Etats.

Je m'oppose à la signature d'un accord avec une puissance qui espionne massivement et systématiquement mes concitoyens européens, ainsi que les entreprises européennes.

....Deuxièmement, je m'oppose à toute remise en cause du système européen des appellations d'origine. Demain, suivant la proposition des Etats-Unis, il n'y aurait plus qu'un registre non contraignant, et uniquement pour les vins et spiritueux. Une telle réforme tuerait nombre de productions locales européennes dont la valeur repose sur leur origine certifiée.

....Troisièmement, je m'oppose à la signature d'un accord avec une puissance qui espionne massivement et systématiquement mes concitoyens européens, ainsi que les entreprises européennes. Les révélations d'Edward Snowden sont à cet égard édifiantes. Aussi longtemps que l'accord ne protège pas les données personnelles des citoyens européens et américains, il ne saurait être signé.

....Quatrièmement, les Etats-Unis proposent un espace financier commun transatlantique, mais ils refusent catégoriquement une régulation commune de la finance, de même qu'ils refusent d'abolir les discriminations systématiques faites par les places financières américaines à l'encontre des services financiers européens. C'est vouloir le beurre et l'argent du beurre: je m'oppose à cette idée d'un espace commun sans règles communes et qui maintiendrait les discriminations commerciales.

Washington doit comprendre une fois pour toutes que nonobstant son insistance, nous ne voulons dans nos assiettes ni des animaux traités aux hormones de croissance, ni de produits issus d'OGM, ni de la décontamination chimique des viandes ...

....Cinquièmement, je m'oppose à la remise en cause de la protection sanitaire européenne. Washington doit comprendre une fois pour toutes que nonobstant son insistance, nous ne voulons dans nos assiettes ni des animaux traités aux hormones de croissance, ni de produits issus d'OGM, ni de la décontamination chimique des viandes, ni de semences génétiquement modifiées, ni d'antibiotiques non thérapeutiques dans l'alimentation animale.

....Sixièmement, je m'oppose à la signature d'un accord s'il n'inclut pas la fin du dumping monétaire américain. Depuis la suppression de la convertibilité-or du dollar et le passage au système des changes flottants, le dollar est à la fois monnaie nationale étasunienne, et unité principale de réserve et d'échanges dans le monde. La Réserve fédérale pratique donc sans cesse le dumping monétaire, en agissant sur la quantité de dollars disponible pour favoriser les exportations des Etats-Unis. La suppression de cet avantage déloyal suppose, comme le propose la Chine, de faire des «droits de tirage spéciaux» du FMI la nouvelle monnaie mondiale de référence. En termes de compétitivité, l'arme monétaire a le même effet que les droits de douane.

....Septièmement, au-delà du seul secteur audiovisuel, étendard de l'actuel gouvernement qui sert de cache-sexe à sa lâcheté sur tous les autres intérêts européens dans la négociation, je veux que toute l'exception culturelle soit défendue. Notamment, il est inacceptable de laisser les services numériques naissants d'Europe se faire balayer par les géants américains tels que Google, Amazon ou Netflix. Géants, maîtres absolus en optimisation fiscale, qui font de l'Europe une «colonie numérique».

En définitive, dans cette négociation, l'Europe s'avère avoir peur de défendre nos intérêts.

....D'ores et déjà, à l'approche des élections européennes, les deux extrêmes font leur miel des lâchetés des autorités européennes dans la négociation avec Washington. Leur europhobie ne saurait se nourrir plus longtemps de notre manque de courage politique. Il est grand temps que la classe politique républicaine, avec calme, responsabilité et sang-froid, dise non à l'Accord transatlantique.

En définitive, dans cette négociation, l'Europe s'avère avoir peur de défendre nos intérêts. Or, elle seule en a la force et l'envergure. Plutôt qu'une Europe timorée, inféodée, c'est cette Europe de courage et de fermeté que j'entends défendre. Du reste, cette voie du courage est le seul chemin pour un accord véritablement équitable de libre échange







Au-delà de l'information, par Ferdinando Riccardi: Pour leur avenir, les jeunes européens doivent être aidés à comprendre la signification réelle de l'élection du nouveau Parlement européen

Le risque du recul. Dans la perspective des élections européennes de mai prochain, les jeunes doivent comprendre que leur avenir est largement entre leurs mains: leur vote sur la composition du nouveau Parlement européen sera déterminant. Tout recul dans la construction communautaire et toute progression de l'euroscepticisme leur coûteraient cher, car l'affaiblissement des acquis de l'UE se ferait surtout à leur détriment. La tendance à la mode va souvent vers l'affaiblissement de la méthode communautaire et le renforcement des autonomies nationales. Si cette tendance se confirme, il faudra l'accepter: le vote est libre et le nouveau Parlement européen sera celui que les peuples auront choisi. Il est bien connu que certaines forces politiques dans les États membres ont tendance à faire retomber sur l'UE la responsabilité des faiblesses nationales ; si les opinions publiques suivent cette tendance, il en résulterait un PE lui-même davantage eurosceptique.

Dans ce contexte, les jeunes générations doivent autant que possible être mises en garde. Elles avaient atteint l'âge de voter au moment où une vaste partie de la construction européenne était réalisée, ou se concrétisait progressivement. Or, les jeunes ont logiquement tendance à considérer comme normal et définitivement acquis ce qu'ils constatent de la construction européenne. Ils ignorent, par exemple, que le programme Erasmus n'existe pas dans les Traités communautaires et n'est pas irrévocable ; il a été inventé par Jacques Delors lorsqu'il présidait la Commission européenne, afin de permettre aux jeunes d'effectuer une partie de leurs études dans les universités d'un autre État membre, grâce au financement du budget communautaire. La plupart des jeunes n'ont même pas entendu parler du système de formation professionnelle dans un autre État membre, auprès de petits entrepreneurs chevronnés, pour se spécialiser dans des métiers spécifiques.

Les jeunes ne sont pas informésJe n'ai cité que quelques exemples de ce qui pourrait disparaître si l'esprit communautaire s'affaiblit. Mais l'enjeu est global. Les nouvelles générations sont nées dans une Europe sans contrôles aux frontières, où l'on passe d'un État membre à un autre souvent sans s'en rendre compte. Nous, anciennes générations, n'avons pas oublié l'époque de l'unité européenne où les contrôles aux frontières subsistaient et étaient fastidieux. L'actuel problème suisse indique ce qui pourrait arriver dans une UE faisant partiellement marche arrière. Et souvent les jeunes générations ignorent les efforts à leur égard, en cours ou en préparation.

Notre bulletin a fait état de situations significatives. Nous avons rendu compte dans EUROPE 11022 d'un rapport sur le détachement des jeunes face aux prochaines élections européennes, car ils ne constatent aucun intérêt des partis politiques pour les sujets qui les préoccupent ; leur indifférence face aux élections de mai serait donc une forme de protestation. La League of Young Voters et International IDEA ont suggéré plusieurs initiatives, comme un quota de parlementaires d'âge inférieur à 35 ans ; l'industriel Peter Hartz a lui relancé les projets visant à former, dans des petites ou moyennes entreprises, notamment allemandes, des jeunes originaires d'autres Etats membres ; un congrès lancera prochainement à Sarrebruck des projets détaillés. Le programme Investir pour la jeunesse de la BEI (Banque européenne d'investissement) a déjà prêté plus de 9 milliards d'euros. Les jeunes n'en savent rien.

Faire connaître les efforts. La jeunesse étant la victime principale des difficultés actuelles, c'est à son égard que l'UE doit faire des efforts particuliers. Non seulement les dispositions sur la libre circulation des personnes doivent être consolidées, mais les initiatives facilitant l'emploi en dehors du pays d'origine doivent être renforcées et multipliées. Le nouveau PE doit agir en ce sens et le résultat du vote de mai sera essentiel. Certes, peu de jeunes électeurs liront ces lignes. Mais quelques campagnes électorales des prochaines semaines devraient ne pas négliger les aspects cités, en exprimant la volonté de renforcer les initiatives communautaires contre le chômage des jeunes. Et de leur côté les électeurs des nouvelles générations doivent comprendre qu'un succès de l'euroscepticisme serait désastreux pour eux-mêmes, pour leur aspiration à relancer la création d'emplois nouveaux.

Il est essentiel de combattre cette folie à la mode, qui consiste à affaiblir la construction européenne.





(AE) AVENIR DE l'UE: le groupe Spinelli présente sa 'loi fondamentale'

Bruxelles, 07/10/2013 (Agence Europe) - Le 'groupe Spinelli', qui regroupe une centaine d'eurodéputés partisans d'une Europe fédérale, a présenté, jeudi 3 octobre, un projet de 'Loi fondamentale' pour l'Union européenne afin de revoir de manière « complète et exhaustive » le Traité de Lisbonne actuellement en vigueur.

Fort de près de 300 pages, le texte propose à l'Union de faire un « pas décisif et assumé » dans une direction fédérale. « La crise a montré qu'une Europe intergouvernementale dirigée par 27 États membres ne marche pas! », estime l'eurodéputé Guy Verhofstadt, l'un des fondateurs du groupe Spinelli. « C'est comme si les États-Unis, au lieu d'avoir un président et une administration fédérale, étaient dirigés par les 50 gouverneurs d'État qui se réuniraient quatre fois par an... », compare-t-il.

Pour aboutir à cette Europe fédérale, le groupe Spinelli propose notamment de faire de la Commission européenne le véritable gouvernement de l'Union. Les députés Spinelli estiment que le nombre de commissaires ne doit pas dépasser le nombre d'États membres. Ils réclament cependant une hiérarchisation entre les membres du collège, de la même façon qu'un gouvernement comporte ministres et secrétaires d'État. Les nominations se feraient à la discrétion du président.

Le Parlement et le Conseil des ministres européens resteraient les colégislateurs européens. Les possibilités de blocage par le Conseil seraient réduites. Celui-ci adopterait ses positions par une majorité qualifiée de 55% des membres représentant 65% de la population. Plus question donc de minorités de blocage. Il ne pourrait plus s'abstenir de statuer puisqu'il serait obligé de se prononcer en première lecture, au plus tard six mois après avoir reçu la position du Parlement. Le groupe Spinelli souhaite mettre un terme aux présidences tournantes du Conseil (tous les six mois actuellement): les différentes formations du Conseil des ministres de l'UE seraient présidées par un des membres élus pour deux ans et demi, comme cela existe déjà pour l'Eurogroupe, la réunion des ministres des Finances de la zone euro.

Les présidents du Parlement et de la BCE (Banque centrale européenne) participeraient aux réunions du Conseil européen. Conseil et Parlement auraient un droit d'initiative législative. Sur la question très sensible du siège, le Parlement pourrait décider de sa localisation après avoir obtenu l'accord du Conseil, exprimé non plus à l'unanimité mais à la majorité qualifiée.

Davantage de compétences seraient dévolues à l'Union dans les domaines économique, fiscal et de l'emploi, qui relèvent de compétences partagées. En matière de transport, d'industrie ou de quotas de pêche, le rôle de la Commission serait renforcé. Les coopérations renforcées seraient également facilitées.

Lever l'impôt et mutualiser la dette

L'Union pourrait lever des impôts pour financer ses dépenses. Le cadre financier pluriannuel (CFP) de l'UE serait limité à trois ans, au lieu de sept actuellement. La zone euro disposerait d'un budget séparé. La mutualisation de la dette souveraine serait rendue possible, à condition de respecter une discipline budgétaire stricte et contrôlée. En cas de procédure de déficit excessif, Parlement, Conseil et Commission organiseraient ensemble une audition.

Le groupe Spinelli suggère aussi de créer une circonscription électorale paneuropéenne, avec des listes transnationales.

La Loi fondamentale ne distinguerait plus le traité de l'UE (TUE) du traité sur le fonctionnement de l'UE (TFUE). Ils seraient tous rassemblés avec la Charte des droits fondamentaux, le Traité Euratom et le pacte budgétaire. Les règles de révision et d'entrée en vigueur des futurs traités seraient assouplies, l'unanimité n'étant plus requise (un référendum paneuropéen serait envisagé).

Si plusieurs dirigeants européens ont déjà émis des réserves sur une révision des traités, les députés du groupe Spinelli prétendent qu'il aura une Convention constitutionnelle. Et elle « débutera très probablement ses travaux vers le printemps 2015 », pour se terminer à temps pour le référendum promis par David Cameron en 2017.

Les pays réticents à emprunter la voie fédérale, comme le Royaume-Uni, seront invités à devenir 'membres associés' aux côtés de la Norvège ou de la Turquie par exemple. (LC)




......... Un rapport entérine la vision intergouvernementale de l’intégration européenne



Le diplomate Pierre de Boissieu et trois spécialistes des arcanes européens ont proposé à François Hollande des idées pour clarifier le fonctionnement de la zone euro. La question des contre-pouvoirs parlementaires est à peine effleurée.

En parallèle du débat lancé cet été sur la France dans dix ans, émerge une réflexion sur l’UE à l’horizon 2020.

François Hollande s’est vu remettre, lundi 7 octobre, un rapport conduit par quatre personnalités connues du sérail européen : le diplomate Pierre de Boissieu, ex-secrétaire général du Conseil de l’UE, l’ancien commissaire européen, Antonio Vitorino, le Néerlandais Tom de Bruijn, ex-représentant des Pays-Bas auprès de l’UE et Stephen Wall, qui exerçait les mêmes fonctions pour le Royaume-Uni.

« La survie et le succès de l’Union européenne dépendent de la vitalité de la zone euro. La priorité est en conséquence de donner à celle-ci une perspective claire à 10 ou 15 ans », écrivent-ils.

A l’heure où l’Allemagne ne jure que par les changements de traité, eux préfèrent se fonder sur l’existant.

« Tous les grands objectifs que l’Union européenne s’est assignés peuvent être atteints dans le cadre des traités en vigueur : énergie, environnement, achèvement du marché unique, convergence des économies, politique étrangère et de défense »

Une façon de se prémunir contre un exercice laborieux, dans lequel le gouvernement britannique s’engouffrerait avec délice pour renégocier de nouvelles exemptions et discuter de la légitimité de l’action européenne dans certains domaines.

Loin de révolutionner le paysage actuel, les travaux menés dans le cadre du cercle de réflexion Synopia se penchent en une vingtaine de pages sur trois enjeux spécifiques : la discipline économique, la solidarité et la gouvernance.

Les contrats de compétitivité, un outil d’entraide ?

Accueillis avec peu d’entrain par Paris, les contrats de compétitivité sont présentés comme un outil potentiel de solidarité entre les pays de la zone euro. « Bien utilisés », ils « pourraient constituer une base pour des aides structurelles intelligentes », estiment les auteurs, qui restent muets sur l’origine et l’ampleur envisagée des financements.

Serpent de mer, les eurobonds ne sont pas à l’agenda immédiat de la zone euro, mais « refuser par principe et par anticipation toute forme de mutualisation des dettes serait injurier l’avenir, partir du principe que certains Etats de la zone euro resteront toujours des économies faibles, mal gérées et peu fiables ». La mise en place « progressive » d’un Trésor européen viendrait étayer ce projet.

Si son périmètre est limité, cette manne ne nécessiterait pas de révision des traités, estime-t-on à l’Elysée, où l’on évoque un « fonds pour la zone euro » capable d’emprunter sur les marchés.

L’Eurogroupe, gestionnaire « normal »

Au plan de la gouvernance, le rapport reprend la vision française centrée sur les Etats, en insistant sur le potentiel d’action des ministres des Finances de la zone euro. « Il faut donner maintenant toute sa place à l’Eurogroupe au niveau ministériel et le mettre en mesure de jouer véritablement son rôle. »

Cette instance doit être le « gestionnaire normal de la zone euro », indiquent les auteurs. Une dimension éclipsée pendant la crise, où les décisions cruciales reposaient sur le verdict des chefs d’Etat et de gouvernement égrainant les sommets de la dernière chance.

Donner à l’Eurogroupe un président stable, comme François Hollande et Angela Merkel l’ont d’ailleurs suggéré en mai, « devrait au contraire permettre d’améliorer beaucoup la situation », assurent-ils.

La composition de la Commission européenne constitue un autre chantier, tant son effectif pléthorique contribue à la multiplication confuse et cloisonnée des portefeuilles.

« Nul ne pensera que la Commission mérite le respect si elle est composée dans des conditions qui provoqueraient l’hilarité ou la fureur s’il s’agissait d’un orchestre ou d’une équipe de football. »

Soucieux d’avoir un représentant national au sein du collège des commissaires, les Etats sont les premiers responsables de cette dispersion.

A l’issue d’arrangements pris en juin 2009 et mai 2013, les dirigeants européens ont piétiné la réduction du nombre de commissaires initialement prévue, qui devait ramener leur effectif aux deux tiers du nombre d’Etats, soit 19 pour une UE à 28 pays. Le rapport préconise donc « d’annuler » purement et simplement les décisions du Conseil européen, afin que le nombre de commissaires soit « très inférieur à 28 ».

Le sort du Parlement européen est quant à lui vite expédié. Pendant que le « gouvernement » économique de la zone euro chemine, rien de concret n’est proposé pour renforcer le contrepoids parlementaire. C’est peut-être la « question la plus délicate » conviennent les quatre auteurs, qui excluent toute transformation profonde :

« Il n’est pas question de créer de toutes pièces, en l’absence de traité, une seconde chambre qui aurait des « compétences » au sens précis du terme, encore moins des pouvoirs. »

Les parlementaires ont le droit d’être « informés »

Au Parlement européen, les élus tentent de relancer l’idée d’une commission propre à la zone euro. Martin Schulz y est favorable mais ses ambitions personnelles au sein du carrousel européen l’obligent à la prudence, indique une source proche du dossier.

En pleins préparatifs pour accéder à la présidence la Commission, le patron du Parlement européen « veut se ménager le soutien des Etats non membres de la zone euro » qui goûtent peu l’idée de se retrouver relégués dans une sorte de deuxième cercle où les décisions seraient prises sans eux. Conséquence, le projet achoppe sans cesse.

Un nouveau rapport consacré à la création d’une commission parlementaire sur la zone euro aurait pu être lancé dès septembre. La décision a finalement été reportée.

Il faudra pourtant se résoudre à sortir de la situation actuelle, où les réunions épisodiques entre les parlementaires nationaux et européens sont sources d’insatisfaction chronique. « La Cosac (nom d’une des instances de coopération, ndlr) ne fonctionne pas », lâche-t-on dans un groupe politique à l’Assemblée nationale. Elle ressemble plus à un « colloque universitaire », qu’à une assemblée délibérante, ironise l’eurodéputé socialiste Liêm Hoang Ngoc.

Dans leur rapport, les sages s’en tiennent surtout à un toilettage des conférences interparlementaires. Les assemblées nationales des « plus grands Etats » de l’eurozone « désigneraient une dizaine de représentants. Les « plus petits » en nommeraient « quatre ou cinq ». « Le Parlement européen y serait représenté par une délégation », proposent-ils. Mais leur rôle se cantonne au droit d’être « informés » et de faire « le point sur le fonctionnement de la zone euro ».

Si l’on se dote d’un budget propre aux pays dotés de la monnaie unique, « il faudra bien qu’il soit contrôlé par une instance qui respecte les instances communautaires », observe Liêm Hoang Ngoc, inquiet de voir son institution muer en un « parlement du marché intérieur », pendant que les députés nationaux ne se saisissent pas des nouvelles procédures de surveillance économiques déclenchées par le semestre européen.

Confusion des responsabilités

Les élus du parlement de Strasbourg se montrent d’ailleurs très diserts sur ces enjeux et aimeraient volontiers contrebalancer le diagnostic économique de la Commission, en commençant par ses examens annuels de croissance.

« Ce document est extrêmement controversé et le mode de calcul du déficit structurel mérite d’être débattu », poursuit l’eurodéputé socialiste.

A l’Elysée, où le rapport de Boissieu est jugé « intéressant », on estime qu’il est temps de mettre fin à la « confusion générale des responsabilités » en Europe, où certains « Parlements nationaux bloquent » l’intégration de la zone euro, pendant que le Parlement européen veut « intervenir dans les recommandations-pays ».

A moins que ce dernier ne pallie le manque d’intérêt de certaines Chambres basses. Au Palais Bourbon, on peine à identifier les députés volontaires pour assister à la prochaine réunion interparlementaire des 16 et 17 octobre à Vilnius, pourtant consacrée à la gouvernance économique.

Les élus de la commission des Finances ont bien été sollicités, indique une source à l’Assemblée, mais ils préfèrent rester à Paris, théâtre du débat sur le projet de loi budgétaire, qui les tient davantage en haleine.

Marie Herbet



Une Union européenne en crise.........Jacques ATTALI



...........Dans cet univers plein de vitalité, l’Europe semble condamnée à survivre de plus en plus péniblement. Victime collatérale de la crise de l'endettement déclenchée en 2007 aux États-Unis, elle n'a pas su trouver de solution ni politique ni économique autre que l'augmentation de ses dettes publiques, en attendant une croissance mondiale hypothétique dont elle ne se prépare guère à bénéficier.

Plus de 27 millions d'Européens sont au chômage dont 14 millio,ns de jeunes de 15 à 29 ans, soit 15% de la population de cet âge à la recherche d'un emploi. Le ratio dette-PIB de la zone euro est de 92,8%en 2012 ; ol est de 158,5% en Grêce, de 127% en Italie, de 123,6%au Portugal, de 90,3% en France, de 82% en Allemagne. Le FMI prévoit une récession de la zone euro en 2013 et un très faible retour à la croissance en 2014. La concurrence des pays voisins et lointains annonce une érosion si ce n'est, dans l prochaine décennie, un effondrement- du niveau de vie en Europe : à l'avenir, un Européen de l'Ouest, pas mieux formé qu'un Chinois ou même qu'un Roumain, pourrait n'être pas mieux rémunéré qu'eux, comme le sont déjà aujourd'hui certains Allemands, dont le salaire n'est plus que de 4 euros de l'heure.

.........Enfin la gouvernance de l'Union européenne peut rester longtemps encore erratique, avec une Commission bureaucratiquement toute puissante, mais sans réel pouvoir, un Parlement européen impuissant et une zone euro faible et désunie, ne comptant pour sa survie que sur l'indulgence de la banque centrale. Celle-ci, en intervenant massivement en décembre 2011, a sauvé l'euro, en donnant aux politiques le temps pour mettre les institutions nécessaires qu'ils n'ont toujours pas osé créer. Pour autant, depuis le début de l'année 2013, les marchés privilégient la croissance, laissent les déficits croître sans peser sur les taux d’intérêt. Les dettes augmentent ; Les banques se fragilisent. Nul n'ose franchir le saut fédéral ni remettre en cause l'existence de l'euro.



 Contre la fausse image d'une Europe bloquée et incapable de préparer l'avenir

    Causes du scepticisme. Le chantier des réalisations européennes n'a jamais été aussi actif ; les institutions sont débordées par le nombre de textes, projets et documents dont elles sont saisies et qui deviendront en partie législation communautaire. Mais les opinions publiques peuvent difficilement s'en rendre compte, pour deux raisons: les décisions prises ont besoin de temps pour devenir opérationnelles ; il s'agit souvent de textes techniques dont il n'est pas aisé d'évaluer la signification et la portée. Le résultat est que l'approfondissement en cours de la construction européenne n'est pas évident pour tous, d'autant plus que les attitudes des forces politiques sont parfois contradictoires: ce qui plaît à l'une ne plaît pas nécessairement à l'autre, mais heureusement le Parlement européen accueille toutes les tendances. S'y ajoute, dans quelques États membres, la tentation, déjà dénoncée par cette rubrique, d'attribuer à l'UE la responsabilité des échecs nationaux.

    Le résultat de cet ensemble d'éléments est l'euroscepticisme galopant, alors qu'en même temps l'UE est entourée de pays et de peuples qui frappent à sa porte ou qui recherchent avec elle des liens aussi étroits que possible. J'estime donc encore utile de regrouper, à titre d'exemple, l'activité de l'UE sur un seul jour récent, en prenant ici comme base l'un de nos bulletins de cette « petite » semaine, le n° 10841 que j'ai sous les yeux.

    Banques sous contrôleLa première nouvelle de ce bulletin concerne le contrôle de l'activité des banques, c'est-à-dire le projet de directive proposé par la Commission européenne pour renforcer la transparence de l'information sur l'activité bancaire. La Commission souligne l'opacité, dont le résultat est que 60 millions d'Européens n'on pas de compte bancaire, alors qu'au moins 25 millions le souhaitent. Le nouveau projet couvre la transparence de l'activité bancaire, la mobilité des clients, etc. La Commission continue à exiger la transparence, car les banques sont en grande partie responsables de cette opacité de l'activité financière et de l'évasion fiscale. Application des nouvelles règles: en2015. On comprend que, au-delà des personnes impliquées et des spécialistes, l'écho de cette initiative soit très limité pour l'opinion publique.

    La nouvelle suivante concerne l'annonce, par le commissaire européen Algirdas Semeta, que la Commission proposera que l'échange automatique d'informations fiscales soit étendu à de nouvelles catégories d'opérations financières. Le commissaire estime que la situation politique a évolué et permet d'intensifier la lutte contre l'évasion fiscale. À quand cette initiative ? D'ici quelques mois.

    Sauvegarder la relance. Le Portugal a annoncé de nouvelles mesures d'austérité, afin de respecter les conditions pour rester dans l'euro, mais en évitant l'augmentation des impôts, pour ne pas compromettre les perspectives de relance de l'économie, de l'emploi et des investissements Quant à la Grèce, le FMI a parlé de progrès dans l'ajustement budgétaire, mais a souligné aussi les lacunes dans la lutte contre l'évasion fiscale et la poussée du chômage dans le secteur privé, alors que le secteur public comporte encore un excès d'effectifs à cause « d'un tabou contre les licenciements » ; en outre, la dette publique demeure trop élevée. Les résultats y sont donc encore douteux.

    Autres domaines. Les annonces concernant l'action dans d'autres domaines sont tout aussi significatives:

    Normes de santé et de sécurité concernant l'alimentation. La Commission a proposé un paquet de mesures pour rassurer aussi bien les consommateurs que les producteurs, après les scandales connus comme celui de la viande de cheval vendue pour de la viande bovine. La santé animale et celle des végétaux, les contrôles, la reproduction, tout est couvert, et l'on sait à quel point les citoyens y sont intéressés. Mais le paquet législatif dans son ensemble ne pourrait entrer en vigueur qu'en 2016.

    Environnement. Le document de la Commission décrit une stratégie pour protéger et améliorer le capital naturel de l'Europe, stratégie qui couvre les instruments politiques, l'information, l'innovation et l'accès au financement ; il annonce en outre une évaluation des coûts et des avantages économiques et sociaux du programme.

    Énergie. Une politique européenne de l'énergie, on le sait, n'existe pas ; mais les chefs d'État et de gouvernement (Conseil européen) en discuteront à la fin du mois et les entrepreneurs (BusinessEurope) s'agitent. En même temps, l'Ukraine aspire à devenir, grâce à sa position géographique entre l'UE et la Russie, une plateforme énergétique pour l'Europe. Les négociations UE/Ukraine/Russie ont commencé.

    Densité de projets et initiativesLes points cités prouvent à quel point l'UE, loin de l'image d'inertie trop souvent transmise aux opinions publiques, est engagée dans des initiatives et réalisations qui modifieront le continent. Certains délais sont nécessaires, mais la densité des projets et desperspectives est là..................................



...

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.............. Le rêve européen....d'un conclave. !





.................................... La date du Conseil pour désigner le Président de l'Union européenne, dès qu'elle fût connue, provoqua un intérêt considérable, et cela dans tous les États de l'Union.



,,,,,,,,,,,,,,,,,,,Les populations prirent la mesure du rôle central du Président du Conseil, devenu,aussi,celui de la Commission, garant de la collégialité et porte voix de tous les Européens.



,,,,,,,,,,,,,,,,,,,L'élection devenait un événement majeur, protocole impose, similaire, dans la procédure au conclave romain ; Personne ne doutait que le meilleur d'entre eux sortirait des urnes, pas plus que sa position donnerait force à toutes les interventions diplomatiques européennes.



,,,,,,,,,,,,,,,,,,,Dans le même temps et tout au long de la mandature, une intense activité serait consacrée à réunir, les voix nécessaires pour constituer des majorités, pour les uns, des minorités de blocage pour les autres, au Conseil puis au Parlement, en lieu et place de la règle de l'unanimité, si toxique.



,,,,,,,,,,,,,,,,,, La société civile et les forces vives prirent un intérêt renouvelé au vote des députés européens. Dans le cadre de la Codécision, la Commission continuait à proposer des lois, encore appelées directives, mais soumises au Conseil et au Parlement dans la plus grande transparence démocratique.



,,,,,,,,,,,,,,,,,,,De Vienne à Madrid, de Dublin à Athènes, les pétitions d'initiatives populaires se multipliaient pour renforcer la parole populaire, dans le cadre communautaire le plus large.



,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,, C'est ainsi que parmi les 500 millions d'Européens, aucun n'ignorait notre maison commune. ............... ..................



 

....« L'Europe n'est plus qu'une Nation composée de plusieurs » Montesquieu













Jean-Luc Sauron

Haut fonctionnaire, professeur à l’Université Paris-Dauphine

L'euroscepticisme croissant des élites françaises



Lundi 10 décembre 2012, la remise à l'Union européenne du prix Nobel de la paix a donné lieu à une pluie de commentaires acides sur le caractère injustifié -voire immérité- de l'attribution de cet honneur à l'organisation européenne.

Nombreux sont ceux qui, dans le monde politique et intellectuel français, ont souligné combien il était contestable de couronner une institution fragile et critiquable, pour, pêle-mêle, dénoncer son incapacité à résoudre la crise de la zone euro, ses difficultés à peser sur la crise moyen-orientale ou sa naïveté vis-à-vis des révolutions arabes.

La méprise française

Une méprise, très répandue dans les élites françaises, sur la nature du projet européen est sans doute à l'origine de cette attitude.

Cette méprise tire son origine de la concomitance, à la fin des années cinquante, entre le lancement de l'aventure européenne et la fin de "l'épopée" coloniale française. La quasi-totalité de la classe politique française de l'époque (le MRP, la SFIO ou les Gaullistes) s'est accordée sur un tour de passe-passe idéologique substituant le champ européen à l'empire colonial comme terrain de projection de la "grandeur française".

Une des limites de ce "storytelling" implicite est qu'il interdit tout transfert, réel et assumé, de souveraineté de la France en faveur de l'Union européenne. Le syndrome de l'ancienne puissance coloniale rend inconcevable une telle diminutio capitis: qui a déjà vu une puissance coloniale se dépouiller au profit de ses possessions coloniales?

Ne pas "défaire"...

A ce propos, il est très intéressant de relever qu'à près de cinquante années d'écart, deux dirigeants politiques français de sensibilité différente, s'exprimèrent dans des termes presque identiques sur les relations entre la France et l'Union européenne. En 1953, Georges Bidault, démocrate-chrétien, parle de "faire l'Europe sans défaire la France". En 2001, Lionel Jospin ne dit rien d'autre:

"Je ne sépare pas la France de l'Europe. Je désire l'Europe mais je reste attaché à ma nation. Faire l'Europe sans défaire la France: tel est mon choix politique".

N'est-ce pas là la preuve que, pour la classe politique française, l'Union européenne ne peut être qu'une "France en plus grand" d'un point de vue institutionnel?

Or, la crise de la zone euro et l'exigence de gouvernance économique partagée qu'elle impose, menacent de délitement cette vision commune au monde politique français d'une construction européenne "contenue" aux frontières de la France, de cette illusion qu'il pourrait exister une Europe sans transfert de souveraineté de sa part.

Quelle souveraineté nationale?

Tragique conséquence de cette pression européenne, l'euroscepticisme risque de quitter les franges de l'espace politique pour devenir la nouvelle lingua franca de l'ensemble de l'élite intellectuelle et politique française.

L'installation de l'euroscepticisme au cœur de la vision française de l'Europe ne conduira pas à la fin de la construction européenne. En revanche, elle pourrait marginaliser la France dans le concert européen. Il est urgent -face aux possibilités qui s'annoncent en matière de fédéralisation de la zone euro- de réfléchir à une conception de la souveraineté nationale enfin dégagée de l'héritage d'une historiographie révolutionnaire encore très présente dans l'inconscient collectif français.

Le débat doit être lancé sur la nécessité de partager notre souveraineté nationale afin de lui conserver un contenu réel. Qui doute de ce que l'avenir de notre souveraineté nationale se jouera, en partie, aux travers des résultats des élections italiennes de début 2013 et allemandes de fin 2013?

Le centenaire de la Grande Guerre

Dix-huit mois nous séparent d'ici aux élections européennes de juin 2014. Nous commémorerons alors le centième anniversaire du déclenchement de la Première guerre mondiale. Ce sera là l'occasion de reprendre le chemin du projet, de refonder l'aventure européenne dans un cadre clairement fédéral et démocratique.

Une belle manière de prouver que l'Union vit son projet politique et mérite bel et bien son prix Nobel de la paix.

 







L’Europe-Espérance





L’attribution du Prix Nobel de la Paix à l’Union européenne sort de l’ordinaire. Ce n’est pas un « militant » qui est récompensé mais une Institution et, qui plus est, une Institution actuellement trop souvent ciblée comme bouc émissaire de nos difficultés. Au point même que des Grecs qui vivent de vraies souffrances considèrent que rapprocher aujourd’hui les mots Europe et paix relève de la provocation…



Par son caractère extraordinaire, précisément, ce choix devrait plutôt nous provoquer à remettre beaucoup d’idées à l’endroit et à placer face à leurs responsabilités ceux qui dénigrent la construction européenne au bénéfice d’intérêts politiciens. C’est le moment de redire que ni l’euro, ni l’Europe ne sont à l’origine des dettes des Etats, l’Union européenne étant plutôt à la manœuvre pour accompagner les nécessaires redressements, circonscrire les incendies et empêcher leurs retours. Mais au-delà des mises au point qui s’imposent, ce choix ne nous conduit-il pas, bien plus profondément, à retrouver le caractère, lui-même hors normes, d’une construction européenne qui devrait continuer à nous émerveiller ?



Parmi les commentaires qui se multiplient, il fallait s’attendre à voir les détracteurs de l’Europe oser saisir cette occasion pour développer à nouveau leurs arguments même si ceux-ci n’ont aucun rapport avec la question de la paix. De son côté, le chœur de ceux qui se réjouissent de l’évènement souligne qu’après avoir été pendant des siècles le théâtre des plus horribles déchainements de violence, l’Europe est désormais un modèle de concorde intérieure et contribue à réduire les conflits extérieurs. Et c’est très bien !



Mais, appelés à revenir à l’ « essentiel », allons plus loin encore. L’Europe n’est pas simplement un « instrument » de paix, aussi précieux soit-il… Elle est « essentiellement » paix. !



La finalité de la construction européenne est, en effet, le service de « valeurs » qui nous dépassent, d’abord la paix qui était la plus immédiatement réclamée au lendemain de la dernière guerre mondiale, mais aussi, avec elle, toutes les libertés qui sont au cœur de la Convention européenne des Droits de l’Homme.



L’intuition de Jean Monnet et Robert Schuman reposait sur l’idée très forte que « pour construire une paix durable, il faut apprendre aux hommes à travailler ensemble », dans le même esprit où, « pour que son sillon soit droit, le laboureur oriente sa charrue vers une étoile ». L’économie et la gestion du quotidien, le Marché unique et l’Euro sont tendus vers la paix, comme la charrue vers l’étoile !



Vaclav Havel, le grand dramaturge tchèque qui connut les prisons soviétiques avant de présider aux destinées de son pays redevenu libre, aimait répéter que l’Europe a un tel palmarès en matière de totalitarismes et de barbarie, de guerres et d’horreurs qu’elle n’a aucune leçon à donner au monde, mais qu’elle doit simplement diffuser un message d’Espérance : on peut revenir du pire….



Dans son principe quasi-transcendant, la construction de l’Union européenne est, par elle-même, ce message d’Espérance, ce message qu’attend notre monde assoiffé de paix et de libertés. C’est l’Europe-Espérance que le prix Nobel consacre de manière extraordinaire ! Et puisque l’Europe c’est nous, ce faisant, il remet chacun d’entre nous devant sa responsabilité face à la construction européenne.



Denis Badré

Maire de Ville d’Avray

Membre honoraire du Sénat



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..................La tradition fédéraliste ne revient pas à ce que « l'économie se fédéralise, mais pas la politique »

................................................................................................................... Bernard Guetta.







LETTRE DE PIERRE BROUILLAUD





Dans son numéro 1-2 de l’année 2012 la revue italienne IL FEDERALISTA* s’interroge sur LE MOMENT DU TRANSFERT DES SOUVERAINTÉS NATIONALES.

Elle rappelle un élément que les Français ne voient pas ou refusent de voir clairement : « L’Allemagne a fait un saut qualitatif en prenant conscience du fait que les instruments qui sont nécessaires à l’Europe pour sortir de la crise sont moins financiers et économiques que politiques et institutionnels ; même si, pour le moment, Berlin est seul à défendre cette position et n’a pas encore formulé de propositions concrètes, même s’il lui reste à s’assurer le consensus des ses partenaires européens et à définir les solutions institutionnelles adéquates. »

La revue souligne que la prise de conscience de l’Allemagne, sous la pression de la crise, a été extrêmement rapide.

Elle poursuit : « En fait, la méthode intergouvernementale par laquelle on a cherché jusqu’ici à remédier aux faiblesses structurelles de la méthode communautaire conduit à son tour - inévitablement – dans une nouvelle impasse. »

L’Europe actuelle n’a aucune crédibilité politique : elle n’est pas en mesure de concevoir et d’ouvrir un nouveau cycle indispensable de développement – c’est impossible aujourd’hui avec des instruments qui restent exclusivement nationaux.

« Il faudra une véritable révolution copernicienne qui prouve que l’Europe ne survivra que SI ET SEULEMENT SI ELLE DEVIENT UN ETAT. »

Comme l’a dit Draghi : « Les pays de la zone euro doivent définir, ensemble, et de manière irréversible, leur vision de la construction politique et économique qui sera à la base de la monnaie unique. »

IL FEDERALISTA en déduit que les interventions des institutions communautaires ne sont pas d’une grande utilité. Tout le travail de la Commission et du Parlement européen, lesquels sont pourtant contraints de faire des propositions qui engagent exclusivement la zone euro, vise en fait à conserver la méthode et le cadre communautaires. Elles répondent toujours à l’idée de maintenir la zone euro comme sous-ensemble à l’intérieur de l’Union, régulée au moyen de mesures ad hoc, mais contrôlée par les institutions des Vingt-sept. Elle ne prévoit pas de transfert de souveraineté.











..................................................L'Europe libre-service de M.Hollande.





Nous connaissons le « pragmatisme » de Londres à l'égard de l'Union européenne que David Lidington, Ministre des Affaires étrangères exprime de façon non ambiguë : «  Il ne fait aucun doute qu'il est dans l’intérêt du Royaume-uni d'être membre à part entière de l'Union européenne ; L'U.E. Nous donne accès à un marché d'un demi-milliard de consommateurs, à l'intérieur duquel nous pouvons faire nos affaires, nous déplacer et travailler en toute liberté »



Il est plus surprenant d'entendre François Hollande lui répondre : «  Nous devons concevoir l'Europe, chacun à son rythme, chacun prenant ce qu'il veut de l'Union »



Le demi-milliard de consommateurs de M. Cameron qui remplit son caddie dans le super-marché de l'Union, à la mode du Président français, condamne l'idée et l'idéal européen, celui de Jacques Delors, par exemple, qui prône des États pilotes et les coopérations avancées.



Toute idée de contrat, de solidarités, d'obligations réciproques qu'implique la monnaie unique, toute vision politique et géo-politique de la construction européenne , depuis cinquante ans, se résument pour le Président, à choisir, «  la petite chose qui vous fait du bien  », chacun prenant de qu'il veut de l'Union ».



C'est pourtant la crise qui a fait apparaître les failles de la construction européenne pour ceux qui refusent de s'engager, ensemble, pour le meilleur...et pour le pire.















"Les eurobonds ne peuvent fonctionner qu'avec un partage des souverainetés nationales"

La mise en œuvre d’eurobonds s’affirme comme une des solutions prioritaires à la sortie de crise que traverse la zone euro depuis le second semestre 2009. Mais ce projet peut-il se réaliser à cadre institutionnel inchangé  

http://www.atlantico.fr/decryptage/eurobonds-souverainetes-nationales-jean-luc-sauron-371374.html







Pour beaucoup, la mutualisation de la dette des États européens par le biais de l’émission d’euro-obligations entraînera une diminution du taux des intérêts demandés, par les marchés financiers, à ces mêmes États. Par ce mécanisme, le taux d’intérêt ne serait plus calculé en fonction de la situation économique d’un État demandeur en particulier, mais en relation avec celle de la collectivité d’États constituée pour l’émission d’obligations.

Cette opération devrait permettre de diminuer le taux exigé des États en difficulté... mais aussi d’augmenter celui des États inspirant aujourd’hui la confiance aux marchés (cette semaine, l’Allemagne se fait prêter à... 0%). Il ne s’agit pourtant que d’un pari : rien ni personne ne peut garantir que le taux de ces euro-obligations serait durablement bas. Cette incertitude sur le moyen terme résulte de ce que le système envisagé ne découple pas suffisamment lesdites euro-obligations de l’état réel des économies européennes sur lesquelles elles s’appuient.

La seule manière d’éviter ce risque d’augmentation du taux des euro-obligations serait de déconnecter ces dernières d’une économie européenne particulière. Comment y arriver ? La voie la plus simple, pour constituer une assise financière garantissant les prêteurs, serait d’asseoir lesdites euro-obligations sur un budget européen plus « conséquent » que l’existant. Ce dernier représente aujourd’hui à peine 1,03% du PIB de l’UE soit environ 140 milliards d’euros (l’équivalent du budget de la Suède, pays de 9 millions d’habitants).

 

Pour obtenir ce budget conséquent, il faut impérativement sortir de la logique d’un budget de l’UE alimenté principalement par des États membres, eux-mêmes en difficultés financières et budgétaires. La seule solution serait de doter l’Union européenne d’impôts qui la financeraient directement et qui se substitueraient aux contributions nationales (86% actuellement des recettes). Des propositions sont sur la table : taxe sur les transactions financières, TVA européenne, taxe sur les communications téléphoniques, taxe sur les voyages aériens trans-européens, etc. Ils permettraient de dégager des montants chiffrés en plusieurs centaines de milliards d’euros.

 

Notons alors une première difficulté : qui serait légitime à décider de l’usage de ces fonds considérables ? L’actuelle Commission européenne, élue au second degré par un Parlement européen qui connaît une faible représentativité (élu par 43% des électeurs européens) et que la Cour de Karlsruhe considère comme d’autant peu démocratique que la répartition des élus par États membres avantage les petits États par rapport aux grands (dont l’Allemagne…) ? Certainement pas. Sur ce premier point, Wolfgang Schäuble, le ministre allemand de l’économie et des finances a suggéré récemment (le 17 mai dernier) de faire élire par les Européens, au suffrage universel direct, le Président de la Commission européenne. Il s’agit d’une des voies possibles vers l’Union politique, il en existe d’autres. 

 

Les Européens ne pourront pas avancer sur l’un des dossiers (les euro-obligations) sans le faire également sur l’autre (l’Union politique). Cette double exigence est-elle gérable sur le court terme de la crise ?

 

Seconde difficulté : après s’être mis d’accord pour moins s’endetter par le biais des euro-obligations, il est crucial de diminuer drastiquement, mais en se donnant le temps pour ne pas tuer le malade en le soignant, l’endettement des États membres. C’est l’objet de l’ensemble des mesures adoptées (Six Pack, mécanisme européen de stabilité, Pacte budgétaire) ou en cours d’adoption (le Two Pack). 

 

Mais ce train de réformes bouleverse le fonctionnement démocratique des États européens tel qu’il s’est construit depuis le XIXe siècle. Dénationalisant la conduite des politiques budgétaires, il organise une gestion et une surveillance partagées des choix budgétaires et fiscaux autrefois sous la maîtrise des seuls représentants nationaux. 

 

Une majorité de citoyens européens y sont favorables comme l’atteste une toute récente enquête d’eurobaromètre. Mais l’organisation des pouvoirs dans chacun des États membres doit être revue à l’aune de ce bouleversement. Sans quoi, la nécessité même des élections nationales sera mis en cause : à quoi bon voter pour des parlementaires nationaux dont le rôle se réduira à approuver, sans pouvoir les changer, les choix faits collectivement à Bruxelles par les Exécutifs nationaux ? Penser que le principe du consentement à l’impôt pourrait être vidé de sa portée sans emporter des conséquences sur les vies politiques nationales est bien irresponsable !

 

La question des euro-obligations ne pourra être réglée que par un partage profond et transparent des souverainetés nationales. Cet exercice conjoint des souverainetés des États membres de l’Union européenne ne pourra faire l’économie d’une refondation politique du processus décisionnel tant européen que national. La vraie divergence franco-allemande se situe là : la France est-elle favorable à une Europe politique de nature fédérale, qui constitue un bouleversement de la mythologie politique nationale issue de la Révolution de 1789 ?









. « Les européens s'endorment sur des lauriers fanés » Vaira Vike-freiberga ancienne présidente de Lettonie.









Moraliser le capitalisme : une idée européenne.

 

 

 

La faculté de s'enrichir est un droit et une valeur fondamentale fondée sur la capacité de l'argent, et du profit, d’entraîner la machine économique.

 

Mais les excès naturels de la richesse et des riches provoquent les crises et les injustices : Consommer à l'infini, à l'image des milliardaires russes, américains ou chinois, n'est pas accepté par la société européenne.

 

Par contre, trop d'impôt et un excès de redistribution bloquent la talent et l'initiative, au détriment du plus grand nombre.

 

Investir dans les secteurs productifs de son choix (*) pour échapper à l'impôt quand il est confiscatoire et contre-productif, c'est moraliser le profit, et redistribuer les richesses par le travail pour tous.

 

Le modèle européen n'a pas fini de s'inventer.  

 

 

· Participations au capital des P.M.I. , obligations, fonds d'investissements, fonds structurels.







Guerre et Paix



.....L'Europe ne se fait pas dans le vide, mais au sein d'une économie mondiale en voie de hiérarchisation des puissances. Ce diagnostic est probablement le nœud central indispensable de l'opposition entre ceux qui veulent une Europe structurée pour qu'elle s'impose face aux autres grandes puissances mondiales et ceux qui souhaitent une Europe déstructurée, zone de libre-échange ouverte à toutes les ambitions.



.....Ne rien comprendre au monde est une chose. Théoriser son impuissance en politique fondatrice de l'avenir est terrifiant ! Un multilatéralisme qui ignore les stratégies de puissance des États contemporains est une farce tragique.



.....Si le monde reste soumis à une logique de puissance, quel est le sens d'une politique qui organise l'impuissance ? En quoi cette politique d'impuissance est-elle juste ou morale surtout dans un monde dont le processus de globalisation apparaît comme un mécanisme de hiérarchisation des puissance.









..........Christian Saint Etienne ,.après la déclaration du Directeur de l'institut de sécurité de l'union européenne :....«  L' Union a pour fondement le rejet de la politique de puissance (!) :



« Ce fondement est le garant de sa survie. Si intérêt vital il y a, il consiste à préserver l'Union et avec elle son ambition de promouvoir le multilatéralisme à l'échelle de la planète. »









Qui commande Madame Ashton ?







... Comment Madame Catherine Ashtom peut' elle devenir la représentante des affaires étrangères, sans que personne, c'est à dire tout le monde, n'ait fixé un but, un horizon, des objectifs politiques à sa mission ?



La Commission n'est pas compétente dans ce domaine et le Conseil est assujetti à l''unanimité » pour la politique étrangère de l'Union.



Mission impossible ou fonction fantôme ?



.. C'est d'autant plus difficile que les responsables nationaux, dans cette affaire, se servent régulièrement de la tribune communautaire, notamment lors des sommets, pour « exister » médiatiquement : s'opposer pour s'affirmer sur la scène internationale et dans leurs propres pays.



...Ces postures politiciennes, incontournables, sacrifient, à leurs profits le poids et l'influence que l'Europe toute entière pourrait avoir dans le monde.



...Le Traité de Lisbonne a pourtant désigné Catherine Ashton pour conduire la diplomatie de l'union européenne...alors, il serait utile et nécessaire de considérer qu'un nombre significatif d'États, qui partagent, successivement, sur le même dossier, les même certitudes, représentant, de fait, une majorité qualifiée alternative, par rotation, soient légitimes pour donner à l'Europe, une voix, un message , une autorité.



...Aux autres d'accepter un droit de retrait souverain et reconnu !









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9 mai 2011 : à l'Université Humboldt à Berlin :



....Extrait du discours prononcé par Michel Barnier

Nous avons besoin des nations pour réconcilier les citoyens avec le projet européen. Nous avons besoin des Nations pour combattre le nationalisme. Et, dans le même temps, nous avons besoin de l'Europe pour maîtriser,humaniser, en un mot, réussir la mondialisation.



La nouvelle Europe doit être une véritable "Fédération des Etats nations"9. Il lui faudra un visage et une voix forte. Il faudra un jour un Président ou une Présidente de l'Union européenne qui cumulera la mission de présider le Conseil européen et la fonction d'animer le collège des commissaires où se forgent utilement, je peux en témoigner, les propositions et les impulsions les plus proches de l'intérêt commun.



Les rédacteurs du Traité de Lisbonne ont pris soin de ne pas interdire cette avancée majeure et symbolique. Cette personnalité présidente de l'Union européenne, proposée par les chefs d'Etats et de gouvernement, pourrait être investie par un congrès réunissant le Parlement européen et les représentants des Parlements nationaux. Un jour plus lointain, elle pourrait obtenir la confiance directe des peuples.



Dans cette nouvelle dynamique, le Parlement européen, élu par ces peuples, verra sa légitimité renforcée.



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.... Le monde après la crise.







............ Désormais, des pays comme la Chine et l'Inde trouveront un terrain commun pour refuser les prétentions occidentales en matière d'émission de gaz à effets de serre . Il refuseront toute règle contraignante, tout en investissant massivement dans les technologies vertes, trouvant ainsi de nouveaux relais de croissance par rapport à un occident désargenté, incapable de suivre le mouvement.



........... Pendant la phase aiguë de la crise, une forme de gouvernance mondiale s'était manifestée avec éclat et efficacité dans le cadre du G 20. Le défi immédiat était alors vécu de façon similaire par l'ensemble des pays industrialisés ou émergents. Ces temps-là sont passés : La France présidera un G 20 dans lequel les intérêts économiques sont vécus comme étant largement divergents entre les pays émergents sortant renforces de la crise et des États industrialisés affaiblis. Cette tendance se traduit désormais aussi en termes stratégiques?

............................................................................................................................................................................................................... François Heisbourg







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.....De crises en crises ...





...................Prise dans la tourmente de ce nouvel âge de la mondialisation, la zone euro est donc particulièrement fragilisée :



Elle ne pourra compter éternellement sur une stimulation artificielle de la demande ( avant la crise par le crédit , après la crise, par les déficits publics )



Elle souffrira de plus en plus de la désindustrialisation déjà amorcée avant la crise et qui s'est sensiblement accelérée depuis 2008.



Elle devra absorber la hausse du prix des matières premières jusque-là largement spéculative mais bientôt structurelle avec l'augmentation de la demande des pays émergents.



Elle paiera au prix fort son incapacité chronique à créer des emplois dans les « nouveaux secteurs » ( nouvelles technologies, environnement) pour compenser les emplois perdus pendant la crise.



Elle est enfin la « victime » collatérale toute désignée d'un affrontement Chine-Etats-Unis sur les taux de change et sur les échanges commerciaux.



....Patrick ARTUS

www.editionsladecouverte.fr







;;;;;;;;;;;;;;;;...LE FUTUR DE L’EUROPE

..;;;;;;;;;;;.A-T-IL ENCORE UN AVENIR ?





Perçue comme l’un des instruments utilisés par les classes dirigeantes pour neutraliser le suffrage universel , l’Europe est fatiguée de n’être qu’une éternelle promesse .

Ce sentiment découle , en partie , de la dissociation entre une société qui n’a pas changé d’échelle et une économie qui hésite entre échelle européenne et mondiale .

Certes , la démocratie planétaire est une utopie , mais pourquoi , puisqu’il existe un espace économique européen bien intégré , ne pas élever la démocratie à son niveau ?

Avec la paix , la réconciliation franco-allemande , puis l’élargissement , l’Europe représente le grand dessein du XX è siècle . Elle est porteuse d’espoirs pour le siècle qui s’ouvre .

Le futur de l’Europe a-t-il encore un avenir ?



Certainement , si des élites politiques responsables s’efforcent de faire coïncider espaces économique et politique . Si des élites politiques prennent leurs responsabilités plutôt que de faire , avec des années de retard , des discours impuissants et ringards sur les méfaits de l’euro , de la BCE , ou sur les clivages stériles entre grands et petits pays .

L’Europe pourrait être bien autre chose qu’un simple espace économique .

Entre le déclin des Etats-Unis et l’arrivée à maturité de la Chine , l’Europe représente pour longtemps encore , une référence , un espoir pour les peuples attachés à la paix et au respect des droits de l’Homme .

Dans un contexte international incertain , une Europe forte , écoutée et respectée dans le monde est nécessaire à l’émergence d’un monde plus solidaire et plus équilibré .

Certes , l’Europe politique appartient encore au domaine des vérités prématurées .

Pour autant , les nations européennes , si elles veulent échapper à la vassalisation n’ont pas d’autres choix que de former ensemble une fédération fondée sur les mêmes valeurs .

Le futur de l’Europe a encore un avenir .



.................................................................................................Jacques VUILLEMIN







DISCOURS DE VACLAV HAVEL AU PARLEMENT EUROPEEN ( rappel )





Je pense que l’UE devrait donner une plus grande et plus évidente place aux choses qui revêtent vraiment de l’importance , à savoir ses fondations spirituelles et ses valeurs . Après tout, nous sommes en présence d’une tentative sans précédent

de construction d’une grande et originale communauté supranationale sur la base du respect des libertés humaines et de la dignité de l’Homme , sur l’édification d’une véritable ,et non simplement ostensible ou formelle , démocratie confiante dans le sens commun, l’honnêteté , et la force du dialogue équitable dans la communauté et à l’extérieur . Basée également , naturellement , sur le respect des nations particulières , de leurs traditions et réussites , des territoires qu’elles peuplent ,de leurs demeures et du paysage qui les entoure . Et aussi , bien sûr , sur le respect des droits de l’Homme et de la solidarité humaine.



La riche histoire spirituelle et culturelle de l’Europe – mêlant des apports de l’Antiquité , du Judaïsme , de l’Islam , de la Renaissance et des Lumières – a crée un ensemble de valeurs incontestables, auquel l’Union Européenne rend des hommages peu sincères et qui est souvent considéré comme un bel emballage pour les choses qui comptent vraiment. Mais ces valeurs ne sont-elles pas ce qui compte vraiment et donne la direction à tout le reste ?



Je ne prêche pas la révolution ou toute solution radicale ici. Je plaide simplement pour une réflexion plus profonde sur les fondations mêmes de l’unification européenne,une culture plus énergique de notre « europanéité «  et un rapport organisé avec l’ordre moral qui va au-delà du monde de nos avantages immédiats ou d’un monde basé sur la seule prospérité et n’allant dans aucune direction particulière parce que déterminé par de seuls indicateurs quantitatifs.











L'Europe et les questions de société.





Faut' il faire trancher par l'Union européenne les questions de société ?



La Commission a t'elle autorité pour imposer un ordre moral (collectif ) dans la mesure où il n'interfère pas dans la vie communautaire .



Cette question est posée à l'occasion d'un projet de directive qui aurait pour effet de condamner toute disposition susceptible d'entrainer « pour une personne, un désavantage particulier par rapport à d'autres, en raison de son sexe, de ses origines ethniques, de sa vie privée, de sa religion ».



Sans se poser le problème de son objectif, cette résolution n'est' elle pas de la compétence de chaque État ? La Commission a t' elle la qualité pour produire une règle de cet ordre, qui aura force de loi ?



Cette directive va à l'encontre du principe de subsidiarité et par conséquent de celui d'une fédération.



Cette façon de « faire l'Europe », principalement par le droit et la morale, est la façon, la plus indigeste et la plus néfaste pour convaincre les européens du bien fondé de l'Union européenne.



Être européen, ce n'est pas être ce que les autres veulent qu'on soit, c'est être soi-même et le rester, grâce à L'Union.



C'est toute la différence entre la perversion d'une unification exagérée et abusive et la pratique d'un fédéralisme sensé et éclairé que la Commission n'a pas su intégrer





(1) Avis défavorable de la commission du Sénat, à l'unanimité moins deux abstentions, qui s'inquiète que la Commission contrevient à un principe fondamental du droit français qui estime que toute différence de traitement n'est pas nécessairement une discrimination.





Fédération mode d'emploi.





Dans un soucis de liberté, unis pour le meilleur et pour le pire, les États de l'Union européenne ont des obligations, des contraintes et des servitudes envers les uns et les autres, mais, tout autant, un domaine de libre arbitre, un pré-carré souverain de compétences inaliénables.



Quand le comportement d'un ou plusieurs États est préjudiciable aux autres partenaires, la nécessité d'une conformité de vue est impérieuse.



Quand l'intérêt général ne réclame pas une harmonisation, l'Union garantit, par son existence, les spécificités de tous ordres, propres à chaque État.



Le recours systématique à la Cour européenne de justice, de la part des citoyens, est par exemple, un erreur qui va à l'encontre d'une souveraineté qui n'a pas à se partager. (1)



En revanche, l'abus de faiblesse provoqué par la Russie à l'égard de certains pays de l'Union rend nécessaire une politique énergétique globale des approvisionnements, dans l'intérêt de tous et de chacun.



Pour éclairer le citoyen ordinaire et délimiter les domaines respectifs des institutions et des États, et leurs priorités, un Haut Comité de sages serait le bienvenu dans une Europe qui a perdu son mode d'emploi.



  1. Les Etats qui composent l'Union européenne sont des démocraties confirmées : La contestation du droit national n'est pas recevable dans la mesure où celui-ci ne remet pas en cause l'existence de l'Union et la vie communautaire dans son ensemble.









Sauver le capitalisme...







«  Trop d'impôts tue l'impôt » : Il existe un taux optimal de prélèvements obligatoires qui maximise les rentrées fiscales ; Il faut donc baisser les impôts, y compris celles des tranches supérieures, de manière à rendre du pouvoir d'achat et libérer les capitaux pour l'investissement productif.



Mais quand les capitaux libérés vont alimenter les paradis fiscaux et donc les placements occultes et hasardeux, il y a dissimulation, spoliation, et donc vol : Les conditions ordinaires du libéralisme économique et de la libre entreprise ne sont plus garantis par la plus élémentaire des morales.



On a vu récemment la nocivité d'un système quand il est poussé à son paroxysme.



Sauver le capitalisme, c'est surtout redonner aux européens une responsabilité collective perdue par le dévoiement du capitalisme et par «  l' argent-roi » commer seul étalon de notre societé.







http://www.courrierinternational.com/article/2009/10/08/l-ue-les-scandinaves-et-nous

.....................à lire dans « Courrier international » : Les Scandinaves et l'Europe ...




Inventaire peu diplomatique !

 

                                Les 27 États de l'Union ont une ambassade dans les 26 autres États de l'Europe. Il faut, donc, calculer 720 ambassades intra-communautaires existantes !

                          Les missions permanentes de toutes ces antennes diplomatiques demeurent :  - Le prestige et la Représentation- La recherche des équilibres et de la Paix- La défense des intérêts économiques- l' action humanitaire 

                               Hors, de toutes ces missions aucune ne s'applique aux États de l'Union, à  l'intérieur de l'Union  :   Aucun rôle humanitaire les uns envers les autres ; La défense des intérêts économiques se règle à Bruxelles ; Les équilibres stratégiques ne sont plus d'actualité car la Paix intérieure est assurée durablement,  enfin la Représentation est marginale en raison de l'intensité de la vie communautaire



La crise et le « Traité de Lisbonne » .





La crise financière mondiale oblige les États membres et les Institutions à poser clairement la question : l'Union monétaire peut-elle survivre à cette crise sans un renforcement de son unité

politique et de ses Institutions ?

Autrement dit : l'entrée en vigueur du Traité de Lisbonne n'est-elle pas la condition nécessaire et urgente de la préservation de l'Union monétaire et de la monnaie commune ?

La forte dépréciation de l'euro vis-à-vis du dollar, ainsi que l'écart croissant entre les taux d'intérêt des bons du trésor des différents États membres [1] est l'expression d'un doute grave et croissant sur la viabilité d'une Union monétaire dont les fondements politiques demeurent contestés en son sein même.



Dans ces circonstances exceptionnelles, l'Union européenne ne doit-elle pas tout mettre en œuvre pour assurer l'entrée en vigueur du Traité de Lisbonne dans les délais les plus brefs ? Si le Conseil européen de décembre ne parvient pas à garantir qu'une solution positive au blocage institutionnel et politique de l'Union interviendra avant les élections européennes de juin 2009, cet échec ne risque-t-il pas de provoquer de 0



On sait que le Traité de Lisbonne permettra un certain renforcement de l'Union monétaire (consécration institutionnelle de l'Eurogroupe, facilitation de sa capacité décisionnelle et de sa représentation unifiée dans les enceintes internationales). Bien qu'à l'évidence trop limité, ce renforcement apparaît le minimum indispensable pour conforter la crédibilité de l'Union monétaire dans la tourmente financière actuelle.

Plus largement, une entrée en vigueur rapide du Traité de Lisbonne serait la manifestation la plus crédible de la solidarité et donc de la solidité de l'Union européenne toute entière face à la crise financière et économique mondiale.

A contrario, un nouveau report et donc une prolongation de l'incertitude sur la cohésion politique de l'Union tout au long de l'année 2009 pourraient avoir de très fâcheuses conséquences sur le système monétaire européen et sur la situation économique de l'UE. Cette incertitude serait également un sérieux handicap pour la participation active de l'Union aux prochaines négociations internationales dans la perspective d'un « Bretton Woods II » prévues pour 2009.



Un article du Financial Times du 28 octobre 2010 pose clairement le problème : La crise financière globale commence à mettre à l'épreuve la capacité de l'Europe à faire fonctionner une union monétaire multinationale sans une intégration politique et institutionnelle plus étroite.Si la crise financière s'aggrave, l'Europe devra faire face à des choix extrêmement difficiles. »



Jean-Guy Giraud



[1] L'écart entre les taux d'intérêt des bons du trésor allemands

d'une part et italiens / grecs / portugais / espagnols / belges

d'autre part, est le plus élevé depuis 1999. Il traduit une perte

progressive de confiance des investisseurs dans la situation

financière de certains États de l'Eurogroupe, mais aussi vis-à-vis de

la cohésion de l'ensemble de l'Eurozone.







L'immigration en Europe.

 

  

La persistance des débats sur l’immigration et ceux sur l’identité nationale ont toutes les chances de perdurer à l’échelle européenne avec le traitement à la majorité d’une question, désormais communautaire.

 

Le problème est suffisamment grave pour qu’il soit indispensable d’avoir à l’esprit que les immigrations massives ont toujours été instrumentalisées par les tyrans pour briser la résistance et asservir les peuples . De même le mixage de populations et cultures différentes ont fait le malheur des nations de circonstance . Enfin une immigration inconsidérée entraîne les populations vers les extrêmes.

 

Un droit du sol universel ne peut que remettre en cause le sentiment d’identité des populations européennes vis-à-vis d’un bien commun et un choix de vie partagée dont la forme et le fond leur appartiennent.

 

Ne pas en tenir compte revient à laisser aux autres le poids et les conséquences de sa propre générosité.

 

L’Union européennes ne s’en remettrait pas.

 





La légitimité de la Commission...





............................ Les Commissaires européens ont toutes les aptitudes nécessaires à leur domaine, mais rarement le sens politique indispensable .pour légiférer.

........................Le dernier projet de directive envisage «  d'obliger les grands du luxe » à livrer leurs produits à tous les distributeurs, sans aucune restriction sur le choix et la qualité de l'intermediaire...avec la disparition programmée des points de vente spécialisés :.Le grand marché .commun accouche d'un grand bazar !

................F.rr; Frits Bolkestein n'avait pas hésité à proposer sa circulaire sur les « services » pendant la grande controverse sur le Traité constitutionnel et le Réferendum français.iBstein n'avait pas hésité à proposer sa circulaire sur les « services » pendant la grande controve su le Traité

........................Les députés européens ont, heureusement, corrigé le projet initial, si décalé avec l'opinion.

............ ..........Toute directive ou circulaire, avant que le dossier soit ouvert, devrait solliciter un agrément de principe de la part du Conseil .des Ministres, concerné par le sujet en question.

....................;.. C'est la légitimité de la Commission toute entière qui est en question.







Les germes de la discorde. ( la faute )





Le Président français a démontré qu'il fallait un seul « pilote dans l'avion » pour faire exister l'Europe, mais il ne cesse de déclarer : «  C'est aux grands pays qu'il revient d'emmener les autres en Europe, l'Allemagne, la Grande Bretagne et la France ».



Quand certains s'arrogent le droit de décider pour les autres, dans une famille, une entreprise, une communauté politique, la brouille s'installe très vite : Les petits pays de l'Union ne veulent pas, exemples à l'appui, se laisser guider la main !



Faut 'il rappeler que l'histoire de l'Europe est émaillée de coalitions, d' alliances, de conférences de toutes sortes ... et à la clef une série impressionnante de conflits et de guerres provoqués par ces grandes mêmes nations.



C'est en tous cas la meilleure solution pour ruiner le projet européen.





« Attendre comme sœur Anne, un salut qui viendrait de changements dans les principales capitales nationales, Berlin, Paris ou Londres, toujours les mêmes, c'est rêver tout éveillé ». Philippe Riès









L'Europe du droit n'a pas tous les droits.



L'Europe est riche de nombreux humanitaires qui s'affranchisssent de leurs gouvernements pour mener des campagnes médiatiques, en dehors de tout discernement.

Ces personnages et leurs associations se considèrent commes une incarnation du droit, de la vertu, et de l'universalité. Ils engagent l'Europe, comme on l'a vu au Tchad avec les militants de l'Arche de zoé ou avec la Chine avec les responsables de « journalistes sans frontière ».

Sans coordination avec les diplomates et les politiques, ils aliénent la souveraineté des Etats en la matière.

Le droit d'ingérence humanitaire risque de faire percevoir les idéaux défendus par l'Union européenne comme la volonté déguisée d'imposer un mode de vie occidental sous l'apparence de valeurs démocratiques.

« L'angélisme qui consiste à projeter la situation de l'Europe sur le reste du monde est inadéquat et contre-productif ».(1)

L'Europe du droit n'a pas tous les droits.

(1)Hubert vedrine

 



« En termes de frontières, la question de l'adhésion turque est déterminante. Il est clair que cette adhésion entraînerait le renoncement définitif de l'Union européenne à son ambition de former un corps politique intégré,démocratiquement organisé sur des principes fédéraux et doté d'ambitions fortes ».

Jean-louis Bourlanges

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« sus generis », pour ne plus rien comprendre à l'Europe !

  Il y a dans toutes choses qui naissent, l'embryon de la chose accomplie;

Une communauté ne peut perdurer sans des liens basés sur le passé commun, et sans la perspective d'un avenir meilleur; On ne vit pas sans rêve.

Présentée comme un societé politique non identifiée, l'Europe a fini par ennuyer le citoyen ordinaire qui s'est empressé de repousser une constitution compliquée, assortie d'arguments alambiqués.

Des intellectuels ont encore recours, pour nous expliquer l'Europe et son devenir, à la locution savante « Sus Generis » : Je pars de nulle par, j'aboutis je ne sais où, mais je ne parle jamais de l'Europe fédérale, pourtant irrémédiablement en gestation.                           



  Bâtir l' Europe :  une alliance de civilisation ...

 

                          Les liens qui unissent les hommes sont d'abord d'ordre juridique et politique.

                          C'est la condition pour construire un espace fondé sur des valeurs qui transcendent la société, malgré ses diversités historiques et religieuses, ses divisions et ses inégalités.

                          D'où la difficulté  qu'il y aurait de "Faire l'Europe" avec des perspectives strictement économiques.

                          Quand " l'oeil comptable a remplacé l'oeil bâtisseur", il n'y a pas de projet pour une société, alors incapable de reconnaître ses valeurs et de défendre son existence.

                          Des sociétés " vieillissantes et jouisseuses", animées par des préoccupations exclusivement matérielles, ne peuvent survivre sans un projet collectif, commun, qui les dépasse et dans un espace qui le rend possible : l'Union européenne.

 

 



 

La cause européenne

 

Les défenseurs de la cause armenienne, après le génocide que les turcs s'obstinent à nier, ont manifesté, une nouvellefois, à Bruxelles, devant les institutions européennes, leur opposition à cette adhésion .

 

Mais celà revient à expliquer à la Turquie que leur admission dépend de la reconnaissance du génocide, grâce à une évolution politique toujours possible dans l'affaire arménienne.

 

Fixer un vérrou pour bloquer l'entrée de la Turquie, c'est prendre le risque, si le vérrou saute, de ne pas pouvoir écarter une candidature, qui pour d'autres raisons, non moins importantes, pose d'énormes problèmes à l'Europe, à son unité,et à son projet initial.

 

 

...La cause européenne se suffit à elle-même.

 

 

 



  

 L'Europe , un tigre de papier...  

                    Personne n'a pu imaginer que MATTEL ait imposé à son partenaire industriel chinois  d'utiliser du plomb dans la composition de sa poupée BARBIE. 

                    Devant la menace de suspendre la fabrication de ces jouets, dans une période stratégique de forte demande, c'est le Vice-président de cette société qui présente, en personne, ses excuses ...au peuple chinois ! 

                    Privé de son outil de transformation, totalement délocalisé, l'entreprise américaine n'est plus qu'un "Tigre de papier", comme toutes les entreprises européennes qui délocalisent leur production. 

                    Sans que l'Union européenne trouve les moyens d'en échapper, il ne restera plus aux européens que le manche pour se faire battre.

 



                        «  Notre standard de vie ne peut être ramené brutalement au niveau d’autres pays à très bas salaires, exempts de charges sociales, de soins médicaux, de protection des enfants et des vieillards.  C’est pourtant ce qui est en train de se produire insidieusement.

                       Un libre échangisme sauvage au niveau mondial me paraît irréalisable.

                               Je suis persuadé qu’il faudra protéger les intérêts européens. »  

............. ....Otto de Habsbourg........................... 

 

Inventaire peu diplomatique !

 

                                Les 27 États de l'Union ont une ambassade dans les 26 autres États de l'Europe. Il faut, donc, calculer 720 ambassades intra-communautaires existantes !

                          Les missions permanentes de toutes ces antennes diplomatiques demeurent :  

- Le prestige et la Représentation

-La recherche des équilibres et de la Paix

-La défense des intérêts économiques 

- l' action humanitaire  ( depuis peu ) 

 

                              Hors, de toutes ces missions aucune ne s'applique aux États de l'Union, à  l'intérieur de l'Union  :   Aucun rôle humanitaire les uns envers les autres ; La défense des intérêts économiques se règle à Bruxelles ; Les équilibres stratégiques ne sont plus d'actualité car la Paix intérieure est assurée durablement,  enfin la Représentation est marginale en raison de l'intensité de la vie communautaire.   

               

 

                        Le retour de la Mère Patrie.

 

             " Tout parti vit de sa mystique et meurt de sa politique "    

         C'est si vrai que jamais depuis 1945 les salles, les stades et les urnes n'ont été aussi remplis pour des élections qui ont replacé l'identité nationale et la fierté patriotique au centre du débat. 

         Personne n'imaginait que le degré d'attachement à une communauté politique, dans un temps de mondialisation accélérée, pouvait mobiliser et faire renaître, à gauche comme à droite, des passions aussi fortes.

         Aujourd'hui, les raisons profondes de l'échec du référendum sur la Constitution peuvent se mesurer au niveau d'attente des citoyens à l'égard de l'Union européenne.

        En mettant soigneusement le drapeau ( européen ) dans leur poche, les leaders du "oui" n'ont cessé de parler du bilan mais rarement du projet. En projetant l'union comme un passage obligé vers un ordre international, ils ont oublié que rien de solidaire et de juste ne se construit, au niveau de l'Europe, sans faire référence à la Mère Patrie et à la Maison commune.

                           L'Europe vit de sa mystique et meurt de sa politique

                                                                                                                 

                              (1)  Charles Péguy                                                                M. Pellegrin

 

                                                 La voie fédérale

 

                                Tout pouvoir politique a une étendue clairement déterminée sur laquelle il exerce sa souveraineté.

                                Cela n'est pas le cas dans l'Union européenne qui reste, pour l'essentiel, une communauté d'ordre international, paralysée comme l'entreprise AIRBUS qui connaît les mêmes déboires avec les mêmes causes de défaillances dans l'organisation de la conduite des affaires.

                               Une fédération fixe avec clarté la répartition des responsabilités et l'étendue des pouvoirs, à tous les échelons de son organisation. 

                               Elle fait dépendre toutes ses décisions du choix démocratique et du suffrage universel. Elle donne aux pouvoirs sa légitimité et assure, ainsi, la souveraineté, pleine et entière, de l'Europe.    

      

                                          Le poids des mots...

 

                       Toute adhésion à une communauté telle que la Communauté européenne impose à ses membres attachement et civisme. Rien de tel pour une collectivité dont ses adhérents ne seraient impliqués que par l'intermédiaire des seules règles nécessaires à son fonctionnement interne.                                         

                         C'est pourquoi l'abandon du mot "constitution" suggéré par le sommet de Bruxelles, le 14 et 15 décembre, pour faciliter la relance constitutionnelle, remet en cause les fondements mêmes de l'Union européenne et sa finalité.

                                   Ainsi, un contrat de mariage, chez un notaire, ne donne, en rien, la mesure du degré de sentiment des intéressés, dans le futur !

                         Il en est de même de la construction européenne qui ne peut abandonner, avec celui d'une constitution, le moyen de proclamer son adhésion et sa foi dans l'Union, par un manifeste notoire et avéré. 

       

                           La Politique énergétique communautaire.

 

                     C'est au travers de la de fusion Gaz de France avec Suez que l'on a découvert l'embarras des « politiques » pour appréhender les regroupements industriels inévitatables.

                        Les multinationales nées de fusions s'affranchissent des états et privent la nation de son pouvoir régalien sur l'économie et le social du pays.

                        L'alliance Gaz de France  Suez qui avait été précédée du refus délibéré de fusion avec l'italien Enel, tend à rassembler deux des acteurs du secteur énergétique sans prendre en compte la globalité des intérêts de la communauté européenne toute entière.(1)

                        Pour un domaine qui détermine l'indépendance économique et politique nous créons un groupe incontrôlable, sans tutelle, un électron libre , à la fois, du cadre national et du cadre de l'Union.

                       Faute de créer un grand pool européen, à l'exemple de la "communauté du  charbon et de l'acier", le crédit et la souveraineté des européens, et plus concrètement le poids du Conseil européen face au exigences de Vladimir Poutine, ne comptent pas. 

                         

                            (1)   L'union européenne qui ne prend pas en compte les difficultés d'approvisionnement de la Pologne avec son fournisseur GAZPROM se déconsidère ...  

 

                   

...Notre vieille et grande europe.

 

                      L'importance de la tradition dans toutes les civilisations du monde se renforce, malgré la modernité. 

                                     Entre tradition et modernité, la civilisation européenne est la seule à s'abandonner et à s'autodétruire, pour la seule raison qu'elle n'exporte plus que sa modernité, dont, d'ailleurs, elle a perdu le monopole depuis longtemps.

                                     Cet abandon est tel que la civilisation européenne, dans sa langueur et ses contradictions, n'est plus en mesure de se confronter et de s'enrichir des autres civilisations pour lesquelles elle ne trouve qu'un langage de compassion ou d'auto flagellation.   

                                     C'est à "un supplément d'âme" que l'Europe est conviée pour procéder à sa renaissance et se retrouver, enfin, elle-même.

                                                                                                                                                                 

-pour en finir avec nos différences. 

               L'identité des régions et des États n'est en rien à opposer à l'identité européenne, identité qui conditionne l'unité politique de l'Union pour se nourrir de ses particularités.

              De même, la multiplicité des langues, en Europe, n'est en rien un obstacle à la cohésion et à l'existence d'un peuple européen qui se nourrit de sa diversité.

              Comme un fleuve tire sa force et sa puissance de ses affluents, l'Europe, diverse et multiple est vouée à être fédérale pour être unique.

                                      

Le ciment de l'Union

                   Toute action militante de la cause européenne est conditionnée par deux objectifs :

                   Celui initié par Jean Monnet, pragmatique et graduel, qui a mené à bien les coopérations, le marché et l'acte unique, la monnaie, etc.

                   Celui, illustré par Altiero Spinelli, qui fait appel à l'imagination politique : l'organisation fédérale pour une Europe puissance : Une constituante, une constitution, un Parlement, un drapeau ...

                   Rêver d'Europe doit être le premier motif d'adhésion du citoyen, ce qui nous oblige à soutenir, encore et encore, le processus institutionnel, malgré ses insuffisances, car il concrétise le désir d'europe.

                   Pour adhérer à une Europe fédérale l'homme de la rue a besoin, par dessus tout, de repaires : Ceux qui font, précisément, le ciment d'une nation : l'identité commune, les frontières qui correspondent à cette identité, la sécurité et la solidarité assumée,un gouvernement et un Président, une constitution... 

                  Toute construction intellectuelle de l'Europe est vouée à l'incompréhension et à l'échec. 

                                                                                                                  M.Montalembert.

L'étoile du Nord. 

                       La proposition de Georges Bush de supprimer totalement les droits de succession, constitue le morceau de choix du système libéral américain qui ne connaissait, déjà, ni l’impôt sur la fortune, ni l’impôt sur les plus values. 

                     C’est l’aboutissement d’une logique économique, dans un contexte de mondialisation, qui précipite aux Etats-Unis les investissement mondiaux, les flux de capitaux, les industries, les laboratoires et surtout les cerveaux. 

                     Ce havre fiscal, à l’échelle de la première puissance du monde, va intensifier l’hémorragie à l’intérieur de l’Union : l’ensemble des Etats de l’Union est contraint, soit de reproduire le modèle américain, en sacrifiant son modèle social ( privatisation des systèmes de retraite et de santé, flexibilité du travail, acceptation de la précarité, etc…), soit promouvoir un autre modèle de développement que rend possible et accessible l’existence d’un vaste marché unique de 350 millions d’habitants.                       Ne rien faire et ne rien choisir conduirait les européens à l’insignifiance globale certaine.                       Mais l’affaire du C.P.E, avec les réactions disproportionnées qu’elle a entraînés, prouve que l’opinion n’est pas disposée à remettre en cause les conquêtes et les acquis sociaux.

                    La fascination de la classe politique, toute entière, pour le modèle social au nord de l’Europe, confirme que le curseur du modèle économique et de la paix sociale dans l’Union se situe, n’en déplaise aux partisans d’un libéralisme dur et pur, entre Stockholm et Copenhague et certainement pas entre Londres et Washington.                                                                                                                                                                                             

  

  Le travail c’est la santé ( économique ). 

·        Les 35 heures ( par exemple ) ont coûté 20 milliards d’Euros. 

·        1,5 milliards d’Euros ( pour l’exemple ) suffit à financer pendant un an 100.000 emplois payés au SMIG, charges comprises. 

·        20 milliards suffiraient, donc, à financer 13 fois plus d’emplois, c’est à dire 1.300.000 emplois ( c’est un exemple ). 

·        Subventionner les salaires pour sauver les entreprises et supprimer les chômeurs : Oui, c’est possible…  Modèle social européen oblige ....                                                                                                       

                                                                                

Le contresens institutionnel.

 "Je propose de placer la commission sous l'autorité du Conseil"

L'Europe résiste depuis cinquante ans au " chacun pour soi": l'intérêt général y est primordial par rapport aux intérêt particuliers des états, avec la prise en compte permanente de l'intérêt communautaire  .

Et c'est précisément la commission qui cristallise inlassablement les volontés de vivre ensemble, au delà des égoïsmes nationaux.

La solution institutionnelle, avancée par Edouard Balladur, condamnerait l'Union à renoncer à toute ambition communautaire et à s'abstenir de toute volonté d'exister.

Le Conseil, pour représenter à lui seul l'Union, ne doit  dépendre que d'un seul collège électoral : le peuple européen dans sa dimension unitaire.

Mais il n'en est rien !

Les gouvernements respectifs de chaque Nation ne sont que les élus de chacune des communautés nationales, animées par des motivations ; Les rendre garant, à eux seuls, de la vie d'une telle organisation, avec toutes ses vicissitudes, et, dans le même temps, se réclamer de leurs mandants, dont ils sont les obligés, relève d'un contresens qui condamnerait l'Europe démocratique, privée de contre-pouvoir, à retrouver sa nature interétatique de jadis.  

                                                     

 

De la démocratie en Europe.

 

L'Europe a t'elle la capacité de devenir une démocratie "ordinaire"

La question s'est posée à l'occasion du soutien officiel apporté au candidat Berlusconi par le P.P.E, malgré l'identité de vue de la grande majorité de ses membres avec Romano Prodi

Transposer les usages de la démocratie normale des Nations dans  la vie et la pratique de l'Union européenne n'est pas une affaire innocente qui résistera à la réalité des institutions : Les majorités d'idées finissent toujours par s'imposer sur les clivages partisans, à Strasbourg et à Bruxelles.

Déjà le choix dans la nomination du Président de la Commission, Baroso, avait tenu compte des résultats des élections au Parlement européen, pour la plus grande ambiguïté dans le débat, illustré dans l'affaire de la directive sur les services, dite Bolkeinstein !

La dynamique de l'Union et son acceptation par les citoyens sont  en contradiction avec l'esprit de clan , de chapelles et de pouvoir; L'idée qui prévaut depuis plus de cinquante ans n'est pas politicienne.

L'Union européenne, c'est aussi une autre façon de faire de la politique et de pratiquer la démocratie    

 

 

Réalité européenne.

 

Un nombre croissant de quotidiens français placent les nouvelles concernant l'Union européenne sous la même rubrique que les affaires internationales...

Comment la vie d'une Union politique de cette importance, qui est régie par un marché commun, un Parlement communautaire, une monnaie unique et des lois quasiment fédérales, peut' elle s'inscrire au rayon des affaires étrangères à la France ?

Non,  l' Europe n'est pas un affaire étrangère à la France. Pire, il n'y a pas de place pour une politique étrangère crédible de la France sans le poids et le soutien des européens.

C'est pourtant l'opinion des participants africains au somment des pays francophones qui ont réclamé, unanimes, une intervention globale de l'Union dans les crises du continent noir et non plus celle de la France seule.

C' est aussi la constatation de l' échec des voyages présidentiels quand il s'agit de vendre nos produits et notre savoir faire, et les succès d'une synergie industrielle et politique globale des européens.

La presse française, qui connaît le poids des mots, nous cache la force de la réalité européenne, pour laquelle, à l'évidence, elle semble étrangère ou ignorante.

 

.L'Europe et les multinationales.

 

EADS, Thalès, Alcatel qui fusionnent ? L'émergence d'un superchampion européen des satellites et tele-communications  aurait dû provoquer l'agrément et les encouragements de la Bruxelles.

A l'heure où la Commission s'échine à faire plier, en vain, Microsoft le géant mondial de l'informatique, l'institution européenne prépare un veto, aux mieux ses réserves.  

C'est une position archaïque motivée par le dogme de la concurrence hérité es trente glorieuses.

L'impuissance des  Etats à l'égard des multinationales est manifeste. L'impuissance des Nations à l'égard de leurs propres multinationales  est à la source de l'incompréhension et du divorce des citoyens vis à vis des entreprises qu'ils souhaitent des entreprises- citoyennes.

La dimension européenne est la réponse à la fois à la mondialisation et aux exigences sociales que les européens souhaitent voir protéger.

L'Europe est au rendez-vous de l'histoire économique.

 

                                                 Le patriotisme économique et l'Europe 

 

             Tout a ses limites. Les limites ont été franchies par l'entreprise MITTAL et son OPA hostile contre Arcelor.

             La pensée unique du libéralisme actuel consiste à refuser toute entrave aux échanges internationaux pour les biens et les capitaux, au point que le dogme de la concurrence libre et non faussée s'applique, dans l'esprit de la Commission, à condamner tout projet de fusion ayant pour conséquence un monopole à l'échelle de l'Union.  

             Ainsi nous avons vu le leader français de l'aluminium, Pechinay, s'allier à un Canadien, à défaut de pouvoir le faire avec une société italienne !

             Seuls, ceux qui réunissent et additionnent toutes les forces de l'espace européen ont les moyens de résister aux géants asiatiques, américains, et garantir notre indispensable indépendance politique.

             Une fois de plus, l'exigence d'un patriotisme économique justifie l'idée fédérale qui a pour incontournable effet de susciter, à l 'échelle de l'Europe, un patriotisme du coeur.   

  


Sarkozy, mauvais syndic...

 

Rien n'est plus juste que de comparer l'Union européenne à un bien en copropriété.                                   

         Une copropriété comporte des parties privatives et des parties communes en indivis. La subsidiarité est établie de fait 

              Par contre l'Union européenne justifie ses parties communes ou indivis par la nécessité d'unir toutes ses forces et tous ses moyens. 

                      Etrange proposition que celle de M.Sarkozy qui plaide auprès de Madame Merkell en faveur d'un "couple à six" pour diriger l'Union par la dynamique des "grands pays".

                             Ce qui reviendrait, dans le cas d'un immeuble de copropriétaires à ne tenir compte que des grands appartements et à oublier les deux pièces et les studios dans le décompte des millièmes.

                    Etrange conception de la Communauté européenne.       



L'Europe ou le chaos

Dans notre pays, plus qu'ailleurs, les ambitions personnelles ont occulté les ambitions collectives.
L'Europe est malade de la France déprimée et paralysée par son refus d'une constitution européenne à sa mesure, qui pouvait seule provoquer sa renaissance.
Il n'y a aucune possibilité de restauration da la chose publique sans une doctrine qui dépasse ses capacités pour fixer de nouvelles frontières.

L'Europe politique est trop importante pour l'avenir de la France pour en rester là. 




Refondation

"La véritable Europe a besoin des patries comme un corps vivant de chair et de sang".
Ces paroles de François Mitterand sont la seule réponse à l'offensive médiatique des anglo-saxons qui nous expliquent, en long et en large,que l'Europe doit se contenter d'être une zone de libre échange doublée d'un espace de liberté, un "concept",  non identifié, sans limites et sans frontière,à usages divers et variés, un échantillon de démocratie indispensable à l'équilibre géopolitique de l'instant...
Les partisans forcenés de l'entrée de la Turquie dans l'Union ont rejoint les ennemis déclarés de l'Europe politique.
Il n'y a pas de compromis possible entre une Europe en mi-teinte, illustrée par l'échec permanent,l'Europe des Nations,et l'Europe des patries, comme l'imaginait, déjà, Victor Hugo : " il y a aujourd'hui, une nationalité européenne comme il y avait une nationalité grecque au temps de Sophocle".
C'est la seule Refondation possible.




Nous, fédéralistes !..

S'opposer, c'est un façon d'exister... Hélas, nous fédéralistes avions renonçé à nous opposer, en particulier à tous ceux qui n'ont pas suivi la Voie fédérale dans le processus institutionnel.
L'activisme consensuel évite de poser les vrais problèmes. Les électeurs, eux, ont posé les vraies questions, sans avoir entendu les vraies réponses des fédéralistes. Ils ont choisi de dire Non.
C'est pourquoi l'échec du réferendum est notre échec.
La strategie politique la plus infructueuse, c'est d'être équivoque, équivoque comme le projet de constitution, équivoque comme les arguments en faveur du Oui.
L'Union européenne est un idéal politique qui se suffit à lui-même. C'est le message de Bill Clinton.
Alors, fort de nos expériences malheureuses, notre mission, à nous fédéralistes, est intacte et la tache immense.


Le politique étrangère de l'Union

 

Edmund Stoiber, patron de la C.S.U allemande, vient de déclarer :"l'Europe et les Etats-Unis doivent être les deux côtés d'une seule médaille".
La politique étrangère de l'Union doit être "coulée dans le bronze" de la diplomatie américaine, selon l'opposition allemande, bientôt au pouvoir !
Est-ce une simple interface entre nos amis américains et l'Union européenne ou un alignement systématique vis à vis de Washington, y compris quand les échanges tournent au vert de gris ?
Si tel était le cas, nous serions dans la situation du Parti communiste français pour qui l'opinion se déterminait en fonction des intérêts du grand frère soviétique.
"La souveraineté n'étant que l'exercice de la volonté générale", la souveraineté de l'Union ne peut s'aliéner. Elle ne peut, non plus, se déterminer sans l'opinion de l'ensemble des citoyens européens.
La Politique étrangère de l'Europe ne sera fixée que dans le cadre d'une organisation globale, démocratique et donc fédérale... ou, hélas, ne sera pas!




Erreur de conception

Le projet de Constitution serait l'oeuvre d'un architecte qui aurait tout donné à la décoration exterieure et rien ou presque à l'aménagement intérieur.
Pavé de toutes les bonnes intentions, le traité constitutionnel croule sous les définitions, les multiples préambules, les objectifs et les valeurs... avec redites et doublons.
La démocratie serait-elle à inventer ?
C'est l'obsession des élites européennes pour "l'Universalité" qui a fait échouer sa ratification : D'un projet de liberté et de solidarité on nous a proposé une camisole de force de la pensée unique, une sorte de Table des lois, des Traités et des Politiques, perçue comme une fatalité et imposée par le biais d'une constitution.
A trop charger la barque...Elle coule !





Le budget de l'Union

L'impasse budgétaire est plus grave pour l'avenir de l'Union que l'échec de la Constitution qui en est, sans aucun doute, la cause principale.
Le principe de Mme Tatcher et Blair de retour intégral sur investissement ( un euro dépensé pour un euro restitué ) est, désormais, la règle de 'Europe qui n'est plus communautaire que de nom.
Imaginons une autre méthode pour remplacer le bricolage subtil qui permettait de concilier équité et solidarité.
I° PROPOSITION : Chaque Etat est prié d'apporter au budget commun une enveloppe calculée à partir de son  P.I.B.
II° PROPOSITION : Dans les proportions qu'il choisit,chaque Etat détermine la part de politique commune dont il entend bénéficier pour son développement et partager avec les autres Etats.( La PAC, la recherche et le développemnt, les transports, la force européenne de défense...).Fidèle au principe de subsidiarité, chaque Etat sera amené à réflechir sur l'efficacité de chaque politique commune par rapport à sa politique nationale, libre à lui, pour augmenter sa part de politique commune d\'augmenter sa contribution de départ.
III° PROPOSITION: La solidarité sera assurée par un grand emprunt européen dont les mensualités de remboursements seront garanties par chaque Etat, en proportion de son P.I.B, pour permettre de permettre de déplacer progressivement la dette aux pays bénéficiaires.
Ainsi nous voyons se dessiner un schéma proche de celui qui permet à la Sté AIRBUS de fonctionner et de prospérer. 




Le déclin de l'Europe ?

Les usines vont à l'est et les consommateurs restent à l'ouest, pour l'instant... La situation provoquée par les délocalisations, présentes et à venir, prive les pays de l'Europe occidentale de la transformation des matières premières en produits finis, qui était à l'origine de la prospérité de notre continent depuis le début de l'ère industrielle et de sa supériorité dans le monde.
Les Etats-Unis, confrontés au même problème, ont réinvesti et se sont indirectement réapproprié les sources d'approvisionnement des matières premières, pas seulement le pétrole, grâce à leur stratégie globale et leurs interventions politico-militaires, tous azimuts.
Ainsi, grâce à leur politique que l'on peut appeler impérialiste, ils assurent leur indépendance économique et leur indépendance tout court.
Car il faut bien se rendre à l'évidence : sans un gouvernement fédéral, l'Europe devra accepter, avec la baisse de son niveau de vie, le déclin qui lui est promis.




Non à la Turquie

Les raisons avancées par les opposants à l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne sont de trois ordres, plus un : géographique, historique, culturel et, osons le dire, religieux.
La religion enracine l'identité culturelle d'un Etat et détermine son histoire et ses frontières politiques.
L'homogénéité culturelle d'un Etat assure l'unité de cet Etat au-delà de la couleur et de la race : les Etats-Unis, le Brésil, l'Afrique du Sud.
Par contre, le Liban, la Côte d'Ivoire, l'ex-Yougoslavie, l'Inde avant sa partition avec le Pakistan, n'ont résisté aux guerres de religions et à leurs mauvaises raisons !
Cent cinquante ans d'histoire commune n'ont réussi à créer les conditions d'unité entre la France et l'Algérie qui auraient permis, à l'époque, la fameuse intégration.
L'arrivée de 80 millions de Turcs musulmans est de nature à rendre caduque l'expression, déjà fragile, d'une identité commune, nécessaire à l'existence de toute communauté politique.





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